Coiffeur pour dames by Beaton M.C

Coiffeur pour dames by Beaton M.C

Auteur:Beaton, M.C. [Beaton, M.C.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2017-11-01T23:00:00+00:00


5

Un soleil pâle tombait sur les pavés tandis qu’ils se dirigeaient vers Parks Cottage. Jamais Agatha ne se serait avoué qu’elle redoutait la venimeuse Mrs Darry, mais le cœur faillit lui manquer lorsqu’ils arrivèrent à proximité et qu’elle vit la porte ouverte. Le vilain petit chien reniflait les marches du perron.

– Pas de ricin en vue, observa Charles en inspectant du regard le jardinet sur rue. Seulement du laurier et autres espèces sans intérêt. Je me demande ce qu’elle fait pousser sur l’arrière.

Mrs Darry parut sur le seuil et leur réserva l’accueil escompté.

– Qu’est-ce que vous voulez ?

– Nous souhaiterions vous parler, répondit Agatha tout en repoussant discrètement du pied le chien qui lui flairait les mollets.

– Je n’ai pas très envie de vous faire entrer, ma réputation risquerait d’en souffrir, leur retourna l’intéressée, sa maigre figure rayonnant de malveillance.

– Qu’est-ce que ça signifie ? riposta Agatha, si agacée qu’elle décocha un nouveau coup à l’animal.

– Je crois que j’aurais tort de vous inviter chez moi avec un de vos amants.

Charles se mit à hurler de rire, tandis qu’Agatha fusillait Mrs Darry du regard.

– Comme vous voudrez, répliqua-t-elle, prête à en découdre. On va donc rester dehors pour discuter de votre amant à vous. John Shawpart, aujourd’hui décédé.

Une fois n’est pas coutume, Agatha avait manifestement le dessus sur la terrible Mrs Darry, dont les yeux verts exorbités balayaient la rue de droite à gauche.

– Très bien, dit-elle sèchement. Vous n’avez qu’à entrer.

Là-dessus, le petit chien leva la patte et arrosa copieusement la chaussure d’Agatha, avant de déguerpir en vitesse devant la fureur de sa victime.

– Mais c’est pas possible ! vociféra Agatha en ôtant la chaussure mouillée pour l’essuyer avec un mouchoir en papier.

– Il paraît que ça porte bonheur, Aggie, plaisanta Charles. Allons-y avant qu’elle change d’avis et nous claque la porte au nez.

Le salon, aussi sombre que celui des Friendly, était dominé par des tons de vert ternes – canapé et fauteuils assortis, papier peint, moquette, et même les feuillages du lierre touffu qui couvrait la façade, occultant le peu de clarté qu’auraient pu laisser passer les étroites fenêtres. Ils s’installèrent face à face dans cette pénombre de cave.

– Quel est le sens de votre remarque ? demanda Mrs Darry, plongeant ses doigts osseux dans la fourrure du chien qui venait de sauter sur ses genoux.

– John Shawpart était un maître chanteur. Il faisait la cour à certaines femmes et les soumettait à un chantage dès qu’il tenait des informations sur leur compte.

– Vous divaguez ! clama Mrs Darry, la respiration coupée. Je suis une femme respectable. Qui donc pourrait avoir l’idée de me faire chanter ? Je ne suis pas comme vous, Mrs Raisin, je ne me compromets pas avec des hommes plus jeunes que moi.

Bien envoyé, nota mentalement Agatha. En effet, que pouvait-il y avoir dans la vie de cette bonne femme acariâtre qui prête à un quelconque chantage ?

– L’argent, fit brusquement Charles. Nous savons que l’argent est le nerf de cette histoire.

Il avait prononcé



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.