Coeur d'acier by Sanderson

Auteur:Sanderson
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Orbit
Publié: 2013-07-15T00:00:00+00:00

22

— Je te dis que j'ai entendu quelque chose, déclara l'un des gardes qui baissait les yeux en plissant les paupières.

Il semblait regarder droit dans ma direction. Mais il faisait noir dans la cage d'ascenseur – plus sombre que je ne l'aurais cru possible avec les portes ouvertes.

— Je ne vois rien, répondit l'autre, dont la voix résonnait doucement.

Le premier décrocha sa lampe torche de sa ceinture.

Mon cœur bondit. Oh oh.

J'appuyai ma main contre le mur – ce fut la seule chose qui me traversa l'esprit. Le tenseur se mit à vibrer et je tentai de me concentrer, mais c'était difficile avec les deux hommes qui se trouvaient là-haut. La lampe torche émit un déclic.

— Tu vois ? Tu as entendu ça ?

— On dirait la chaudière, répliqua sèchement le second garde.

Ma main vibrant contre le mur émettait un son plus ou moins mécanique. Je grimaçai mais continuai. La lumière de la lampe torche éclaira la cage d'ascenseur. Je faillis perdre le contrôle de la vibration.

Il était impossible qu'ils ne m'aient pas vu avec cette lumière. Ils étaient trop près.

— Il n'y a rien, grommela le garde.

Quoi ? Je levai les yeux. Étrangement, bien qu'ils ne soient pas très loin de moi, ils ne semblaient pas m'avoir vu. Je fronçai les sourcils, intrigué.

— Ha, répondit l'autre garde. Pourtant, j'entends un bruit.

— Ça vient de… tu sais, dit le premier garde.

— Ah oui, répondit son collègue, c'est vrai.

Le premier garde remit la lampe à sa ceinture. Comment pouvait-il ne pas m'avoir vu ? Il l'avait braquée pile dans ma direction.

Tous deux reculèrent de l'ouverture et laissèrent les portes se refermer.

Nom des feux de Calamité, qu'est-ce qui se passe ? me dis-je. Se pouvait-il qu'ils nous aient ratés dans le noir ?

Mon tenseur s'éteignit.

J'étais en train de me préparer à creuser une niche dans le mur pour m'y cacher – nous éloigner de leur ligne de mire si les choses en arrivaient là. Mais parce que je ne concentrais pas les ondes, je retirai un large morceau de mur devant moi et ma poignée disparut en un instant. J'agrippai le côté du trou que je venais de faire et n'y trouvai prise que de justesse.

Un nuage de poussière tomba sur moi et dégringola sur Megan en une douche abondante.

M'accrochant fermement au bord du trou, je baissai les yeux pour la trouver en train de me fusiller du regard, clignant des paupières pour en chasser la poussière. Sa main semblait même se rapprocher de son arme.

Calamité ! me dis-je en sursautant. Son foulard et sa peau étaient recouverts de poussière argentée et ses yeux étaient furieux. Je ne crois pas avoir jamais vu une telle expression sur le visage de quelqu'un – pas adressée à moi en tout cas. C'était comme si je percevais la haine qu'elle dégageait.

Sa main continuait à avancer petit à petit vers le pistolet à son flanc.

— M-Megan ? demandai-je.

Sa main s'arrêta. Je ne savais pas ce que je venais de voir, mais ç'avait disparu en un instant. Elle cligna des yeux et son expression s'adoucit.

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