Clone by Richard Cowper

Auteur:Richard Cowper [Cowper, Richard]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science Fiction
ISBN: néant
Éditeur: J.C. Lattès
Publié: 1980-03-31T16:00:00+00:00

CHAPITRE XVIII

Frère Dominique mordilla pensivement son chapelet, et composa une nouvelle fois le numéro de Bristol Street. « Ça ne ressemble pas du tout à Cheryl », marmonna-t-il. « Réponds donc, fillette. Qu’est-ce que tu fabriques ? »

Dans l’appartement 50621 le vidéophone stridula comme un criquet en mal d’amour, mais personne ne répondit à son appel plaintif. La montre lumineuse passa à 0 h 32. De l’eau gargouilla ironiquement dans un tuyau.

Frère Dominique appuya sur le bouton « Image » et prit son expression officielle. « Z’êtes sûre que c’est bien à Cheryl que vous voulez causer ? »

« Tout à fait sûre », dit fermement l’image du Professeur Poynter.

« Désolé ma petite dame. Elle est sortie pour un appel. »

« Savez-vous quand elle sera de retour ? »

« Ben, je dois avouer que non. C’est pas terrible pour un patron de dire ça ? »

« Auriez-vous l’amabilité de me donner son numéro ? »

« Ah, c’est pas possible. Pour être franc, je dois vous dire que c’est déjà pas mal d’avoir admis que Cheryl fait partie de notre Ministère. Information secrète, qui pourrait me coûter la vie, ma petite dame. Je suis sûr que vous comprendrez. »

Le Professeur fronça les sourcils. « Je peux vous assurer que ce que j’ai à dire à Cheryl n’est en aucun cas relié à ses activités officielles. »

« Sûr. C’est ce qu’ils disent tous, non ? » dit Frère Dominique en pouffant de rire. « Vous n’avez pas idée des dingues qui peuvent appeler. Ils croient que nous sommes là pour leur fournir les numéros des filles comme un plat de sandwiches ! Comme s’il n’y avait déjà pas assez de ce genre de trafic ! À faire forniquer un saint ! »

Le Professeur Poynter prit son ton officiel le plus glacial. « Dois-je supposer que vous refusez de me donner des informations vitales – informations qui, je le répète, peuvent être d’une importance inestimable, non seulement pour le Ministère, mais pour la nation tout entière ? »

Frère Dominique tressaillit comme s’il avait touché une dent malade en mangeant et son sourire se fit contraint. « Oh, Professeur vous n’allez pas acculer un pauvre homme, hein ? Tenez, voilà ce que je vous propose. Dès que Cheryl est de retour, je lui donne votre message et votre numéro. On peut pas faire mieux, non ? C’est à elle de décider après tout ? »

« Très bien », dit le Professeur Poynter. Mon numéro est le 12-127-6692-3114. J’attends un appel dans l’heure qui suit. Je suppose qu’il est inutile d’insister sur l’urgence de la situation. »

« Non, non », se hâta de dire Frère Dominique pour la rassurer. « J’ai noté votre numéro. Je vous donne ma parole d’honneur de Samaritain que je lui expliquerai tout très clairement. Alors vous n’avez qu’à attendre et avant de pouvoir dire Requiescat in pace elle bondira sur votre écran comme un lutin. »

« Merci », dit le Professeur froidement en raccrochant.

Les traits épais de Frère Dominique étaient

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