Cléopâtre by Angela Alberto

Cléopâtre by Angela Alberto

Auteur:Angela Alberto
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: HarperCollins
Publié: 2019-08-27T11:07:03+00:00


Les aiguilles de Cléopâtre

Penchons-nous maintenant sur un autre exemple de cette habile « communication symbolique » de Cléopâtre : le Caesareum, un bâtiment aussi immense qu’extraordinaire qui s’ouvrait sur le port d’Alexandrie, un véritable sanctuaire en l’honneur de César dont elle avait lancé la construction à la fin de la guerre d’Alexandrie, mais que son amant ne verra jamais terminé. Admiré pendant des siècles, il regorgeait d’offrandes votives, parmi lesquelles des peintures et des statues en argent et en or. Un endroit somptueusement orné de colonnades, de bibliothèques, de salles d’apparat, de galeries couvertes, de larges terrasses et de grandes cours ouvertes : c’est ainsi qu’il apparaît un siècle plus tard, dans la description qu’en fait le philosophe Philon d’Alexandrie, chef de la communauté juive de la ville. L’intérieur comptait sans doute différentes statues, notamment en or, qui représentaient César divinisé après sa mort, avec des prêtres qui effectuaient des rites en son honneur. Détail étrange : ce temple ne sera terminé ni par Cléopâtre ni par Antoine… mais par Octavien, en mémoire de son père adoptif.

Une dernière curiosité nous ramène à notre époque : il ne reste plus rien de cet édifice magnifique, hormis quelques fragments des murs, retrouvés enterrés, de 3,5 mètres d’épaisseur. Il est cependant possible d’en admirer un peu de sa splendeur en se promenant dans Londres ou dans New York ! En 12 av. J.-C., Octavien a en effet souhaité qu’on érige deux gigantesques obélisques devant le Caesareum : le premier empereur de Rome les avait pris dans la ville voisine d’Héliopolis. Ils étaient l’œuvre d’un grand pharaon du passé, Thoutmosis III, qui avait vécu 1 400 ans avant Cléopâtre. Ces deux jumeaux en granit rose d’Assouan, gravés de hiéroglyphes, haut de 20 mètres et d’un poids de 200 tonnes chacun, ont reçu le surnom d’« Aiguilles de Cléopâtre ». Étant tombés (peut-être à cause d’un tremblement de terre), ils sont restés enterrés pendant des siècles. Finalement retrouvés, ils ont été « offerts » par les souverains égyptiens aux superpuissances du XIXe siècle. L’un aux Anglais, en 1819, afin de ressouder les relations diplomatiques entre les deux pays ; l’autre aux Américains, en 1881, en remerciement des fonds qu’ils avaient donnés pour la modernisation de l’Égypte. Au terme de voyages compliqués à travers les mers et les océans, ces deux obélisques se dressent aujourd’hui à Londres, le long des rives de la Tamise, et à New York, au beau milieu de Central Park, dans toute leur majesté. Mais parmi les passagers des bus à impériale et des voitures qui défilent sur les quais de la Tamise, ou les joggeurs de Big Apple, leurs écouteurs vissés aux oreilles, combien se rendent réellement compte de ce qu’ils ont face à eux ? Des histoires incroyables dont les « Aiguilles de Cléopâtre » ont été les témoins ? Nombre d’entre eux passent à côté de ces monuments en étant absorbés dans leurs pensées. S’ils daignaient s’arrêter, rien qu’un instant, ils auraient la chance de faire un incroyable voyage



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