Clan Seton (Le)--Tome 1 Les Aubes grises by Sonia Marmen

Clan Seton (Le)--Tome 1 Les Aubes grises by Sonia Marmen

Auteur:Sonia Marmen
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 978-2-7644-2661-6
Éditeur: Québec Amérique
Publié: 2014-02-04T00:00:00+00:00


… Nous avons pénétré le port de Calais avant la fin du jour. Nous avons eu la chance de profiter de la grande marée pour le débarquement. Le port de Calais étant fortement ensablé, tout se complique à marée basse. Les navires doivent jeter l’ancre au-delà des jetées et, pour se rendre à quai, les passagers sont forcés de descendre dans des batelets avant de se hisser sur le dos ou les épaules d’un gaillard. Ici s’achevait, devais-je m’en rendre compte, le premier spectacle des beautés de ce voyage. Sitôt les pieds à terre, nous fûmes envahis par des odeurs intolérables et une saleté crasse. Les inspecteurs des douanes se sont présentés sans délai pour le contrôle de nos papiers et de nos bagages. Mr Stearn nous avait avertis qu’une fouille de nos personnes serait exécutée. Ce qui fut fait : l’officier responsable se contentant par chance de palper civilement nos vêtements. Quoique, qui l’eût imaginé, les deux montres de Frederick nous ont occasionné quelques désagréments. La règle n’en permet qu’une par personne ; la seconde est alors considérée comme une marchandise de contrebande. En dépit de la promesse de Frederick de produire les deux objets au passage du retour, on lui a confisqué l’une de ses montres. Comme vous connaissez mon ami, il n’a pas pris la chose avec légèreté et il s’est fâché et a accusé l’officier de vouloir le voler. Je vous laisse deviner la suite des évènements. Frederick ne s’est calmé qu’après qu’on l’eut menacé de lui faire voir le cachot s’il ne le faisait pas. Nous soupçonnant de vouloir passer d’autres marchandises en contrebande, l’officier a exigé de fouiller tout le contenu de nos malles et de nos portemanteaux. Trois heures plus tard, on nous a accordé notre droit de passage et finalement rendu nos bagages et nos papiers avec un morne « Bienvenue en France, messieurs ! ».

Après nous avoir demandé d’en retirer les articles personnels que nous jugions nécessaires pour le trajet jusqu’à Paris, afin de nous épargner davantage de tourments de ce genre, Mr Stearn a fait sceller nos bagages avec le timbre de plomb des douanes de Calais, qui ne serait retiré qu’à notre arrivée dans la métropole. Seulement alors avons-nous pu faire porter nos bagages au Lion d’Argent (au coût d’une livre encore). Je ne me trouve en sol français que depuis six heures, et voilà que j’ai déjà dépensé l’extravagante somme de cinq livres, incluant les douze sous que m’ont coûté en taxes mes trois chemises neuves (parce que j’ai omis de les porter avant de partir, comme me l’avait suggéré Mr Stearn).

Tout ce retard nous oblige à nous contenter de deux minuscules chambres, les meilleures ayant déjà toutes été louées pour la nuit. L’auberge, tenue par un Anglais du nom d’Oakshott, est réputée pour être la meilleure de Calais et on y propose aux voyageurs des voitures confortables pour Paris. Les chambres et les draps y sont propres selon les standards français. Par contre, si sa table d’hôte a eu de quoi sustenter notre faim, elle n’avait rien pour satisfaire nos goûts.



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