Cinder by Marie Sexton

Cinder by Marie Sexton

Auteur:Marie Sexton
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: MxM Bookmark
Publié: 2014-09-30T00:00:00+00:00


Cinder

2.

Le Roi retourna chez lui le jour‑même, dès qu’il fut assuré du mariage imminent de son fils, et je passai les vingt‑quatre heures suivantes à courir çà et là comme un fou, essayant de faire en sorte que Jessalyn et moi fussions prêts à partir. Xavier offrit que Pénélope et tante Cécile nous accompagnassent également, mais Jessalyn protesta, prétextant qu’elle ne voulait déranger personne. De manière tout à fait compréhensible, sa mère et sa sœur en furent furieuses. Elles étaient cependant suffisamment dignes pour ne rien dire devant le prince, mais une fois qu’il fut parti, les accusations et les querelles fusèrent. J’étais heureux. Elles étaient toutes si occupées à se montrer désobligeantes les unes envers les autres que personne ne songea à m’interroger sur mon amitié avec Xavier.

C’était peut‑être un sens déplacé du martyre qui avait poussé Jessalyn à proclamer qu’elle laissait sa famille derrière elle, mais je savais la vérité : elle ne voulait personne à ses côtés qui pût l’embarrasser ou rappeler aux autres ses racines loin d’être royales. Elle m’aurait très certainement laissé derrière elle moi aussi si elle en avait eu le choix, mais Xavier avait clairement fait comprendre qu’il me voulait également.

Et c’est ainsi que je me retrouvai sur la route du palais le lendemain matin, en compagnie de Xavier, Jessalyn et une dizaine de gardes et de suivants.

Et bien sûr, de Milton.

Jessalyn voyageait dans un carrosse avec le prince. Ce dernier avait commencé le trajet à dos de cheval comme le reste d’entre nous, mais elle avait battu des cils et minaudé en faisant remarquer qu’ils devaient apprendre à mieux se connaître et il avait cédé pour la rejoindre, enfermé dans le véhicule, hors de vue, hors de portée.

Je ne pouvais pas entendre leur conversation, mais de temps en temps, j’entendais Jessalyn rire. J’essayai de me convaincre que la jalousie que je ressentais à chaque fois était stupide. Je me dis que ma haine naissante à son égard n’était pas justifiée. Je ne cessais de me demander si je devais dire au prince que Jessalyn n’était pas celle qu’il croyait.

Nous nous arrêtâmes à midi pour manger. J’aidai deux des serviteurs à installer un repas froid composé de fromage, de jambon, de biscuits et de fraises fraîches pour Xavier et Jess, pendant que les autres hommes prenaient soin des chevaux et avalaient leur propre repas fait de pain dur et de viande séchée. Milton regarda le pique‑nique avec une attention qui fut immédiatement alarmante. Des filets de bave pendaient de ses lourdes bajoues. Je craignais que si nous nous tournassions ne serait‑ce qu’une seconde, il avalât en une bouchée tout ce que nous avions déposé.

— Suis‑je vraiment censée m’asseoir par terre ? demanda Jessalyn. Je détesterais abîmer ma robe.

Xavier la regarda d’un air qui ressemblait à un mélange d’amusement et d’ennui tandis qu’elle m’envoyait chercher des coussins et une couverture au carrosse afin de garder sa robe propre.

J’évitai les yeux du prince alors que j’aidais ma cousine à s’installer à côté de lui. Je détestais qu’il me vît tel que j’étais – un simple domestique de sa future épouse.



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