Chroniques des temps obscurs 06 - Chasseur de fantomes by Paver Michelle

Auteur:Paver,Michelle [Paver,Michelle]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
ISBN: 9782012031401
Google: mb8tRwJGAZkC
Éditeur: Hachette Jeunesse
Publié: 2010-03-02T23:00:00+00:00

TRENTE-QUATRE

— Je ne peux pas vraiment expliquer ce que c’était, dit Renn alors qu’ils l’aidaient à entrer dans l’abri. Mais je crois…

Elle grimaça de douleur – son pied avait touché le sol.

— J’ai vu une ombre, comme un énorme chien, dit Torak. Elle a disparu aussitôt. Comme si quelqu’un l’avait rappelée.

— Je n’ai entendu personne crier, répliqua Juksakai.

— Normal. Il est possible de rappeler un animal avec un sifflet en os de grouse, expliqua le jeune homme.

Il décrivit l’objet qu’il avait fabriqué autrefois afin de communiquer avec Loup.

— Les humains ne peuvent pas l’entendre, poursuivit-il. Mais si la chose qui a attaqué Renn ressemble à un chien, alors elle peut entendre ce genre de sifflement.

Assise près du feu, Renn frissonnait. Les chasseurs la fixaient. Juksakai leur dit d’aller dans l’autre abri. Ils rassemblèrent leurs affaires en évitant de croiser le regard de la jeune fille. Peut-être sentaient-ils l’odeur de la créature autour d’elle.

Quand ils furent sortis, Torak aida Renn à ôter ses bottes. Avec douceur, il retroussa le bas de son pantalon. Elle essaya de ne pas tressaillir, mais la douleur lui fit monter les larmes aux yeux.

— Alors, qu’est-ce que c’était, cette chose ? demanda de nouveau Juksakai.

Torak ne répondit pas. Il sortit le vieux gilet qu’il portait dans la Forêt et y découpa une bande de cuir.

— Eostra détient l’opale de feu, dit Renn. Elle a créé des tokoroths. Et je ne sais pas ce qu’elle a fait à ce hibou ou à ces chiens – s’il s’agit de chiens. Mais une chose est sûre, ces créatures lui appartiennent et lui obéissent. Et apparemment, la volonté de détruire est la seule chose qu’ils éprouvent.

Juksakai parut ébranlé par ces précisions.

— Ces hurlements, demanda la jeune fille à Torak, tu as pu les comprendre ?

Il fit non de la tête.

— Ce n’était pas le langage des loups. Ni même celui des chiens. Mais il m’a semblé qu’ils étaient nombreux. Peut-être une meute au grand complet.

Renn, les yeux rivés sur le feu, se rappelait ces hurlements. Ce souffle affamé, saccadé. Eostra avait dressé des tueurs. Elle avait fait sienne la Montagne.

D’une main tremblante, Juksakai versa de l’eau glaciale dans un bol de peau, ajouta de l’écorce de saule séchée et broya le tout avec un morceau de ramure. Il plaça le récipient près de la jeune fille.

— Laisse-moi t’aider, dit Torak.

— Je peux me débrouiller seule, marmonna-t-elle.

Elle prit sa bourse médicinale et en sortit des bandes d’amadouvier qu’elle déposa dans le bol. Une fois qu’elles furent gorgées d’eau, elle serra les dents et déposa le cataplasme glacé sur sa cheville.

Elle sentait les yeux de Torak sur elle. Tous deux savaient ce que cela signifiait. Cinq lunes plus tôt, alors qu’ils se trouvaient dans la Forêt Profonde, elle s’était tordu le genou. Il lui avait fallu deux jours pour pouvoir marcher sans se faire aider.

Espèce d’idiote ! se dit-elle avec regret.

À haute voix, elle demanda à son ami de lui passer le bandage de cuir qu’il avait découpé. Elle l’enroula autour de sa cheville sans grimacer, afin de lui faire croire qu’elle ne souffrait plus.

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.