Chasseurs de sorciers by Wells & Martha

Auteur:Wells & Martha [Wells]
La langue: fra
Format: epub
Tags: fantasy
Publié: 2015-09-14T13:59:36+00:00

Tandis que Nicanor, Halian, Giliead et Ilias entraient dans la maison pour discuter entre eux, Trémaine et les autres attendaient dehors en compagnie du propriétaire, Gyan, l’un des hommes à les avoir aidés à embarquer sur le navire.

Trémaine essuya la sueur sur son front et regarda autour d’elle. L’air était plus frais à l’écart et en surplomb de la plage, loin des ruines fumantes. Les maisonnettes aux toits couverts de tuiles se tenaient toutes proches les unes des autres, séparées par les jardinets ou les enclos à chèvres et les chemins boueux. De grands arbres que l’on avait laissés pousser entre les constructions ombrageaient le village. Il y avait des peintures et des sculptures partout, autour des fenêtres, des portes et sous les avant-toits. Les villageois appréciaient la diversité, comme en témoignait la variété des motifs géométriques, dessins de feuilles et de fleurs, de soleils et de lunes. Floriane toucha Trémaine du coude et lui désigna quelque chose entre les maisons. Trémaine se pencha et vit, à deux pas de là, une fontaine sous un pavillon de bois ; l’eau sortait d’ajutages sculptés en forme de visages ressemblant à ceux des farfadets. Elle se demanda si l’on connaissait les fées ici aussi.

Les hommes armés qui accompagnaient Nicanor formaient un groupe épars et restaient dans ce secteur du village, appuyés sur leurs longues lances, dévisageant les nouveaux venus et parlant à voix basse. Les villageois eux-mêmes étaient trop occupés à soigner les blessés ou à rassembler les chèvres et les poulets et à traîner leurs ballots hors de chez eux en vue de l’évacuation pour leur prêter grande attention. Néanmoins Trémaine aperçut des yeux qui les observaient à travers les fentes des volets sculptés des maisons avoisinantes.

Tout comme l’équipage du bateau, beaucoup de gens étaient grands avec les cheveux châtains ou tirant sur le roux et avaient le teint olivâtre, mais il s’y mêlait des blonds plus petits et des bruns, ce qui témoignait d’une diversité d’origine cosmopolite. Trémaine vit aussi un assez grand nombre de jeunes gens qui portaient de longues nattes, sans doute la mode du moment, mais la plupart des hommes plus âgés avaient les cheveux coupés à hauteur des épaules ou encore à ras. Les femmes semblaient être vêtues à leur gré, de jupes amples et confortables, de robes teintes de volutes aux couleurs vives ou bien de motifs imprimés, ou encore de pantalons de coton et de chemises comme les hommes. Il y avait des gens, peut-être ceux dont le travail sur les bateaux ou les filets de pêche avait été interrompu, qui ne portaient pas grand-chose d’autre qu’un bout de tissu enroulé autour de la taille. Et beaucoup d’entre eux sont blessés ou l’ont été, se rendit-elle brusquement compte. Elle voyait de vieilles cicatrices, des claudications, un cache sur un œil et parfois un membre en moins. En admettant que tout le village n’ait pas défilé devant elle, il y en avait quand même un nombre disproportionné marqué de vieilles blessures, surtout qu’en fin de compte la plupart avaient l’air en bonne santé.

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