Charles Gounod by Gérard Condé

Charles Gounod by Gérard Condé

Auteur:Gérard Condé [Condé, Gérard]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Biographie historique, Musique Classique
Éditeur: Fayard
Publié: 2009-05-19T22:00:00+00:00


La Vendetta (Amédée de Pastoret) scène lyrique pour soprano, ténor et orchestre (2.2.2.2/4.2.3.1/Timb./C).

Le poème proposé aux candidats du concours de Rome de 1838 était l’œuvre d’un académicien, ami de la famille Gounod. C’est lui qui avait obtenu une bourse pour permettre à Charles d’entrer au lycée Saint-Louis en 1829. Plus important sans doute, Pastoret poussait l’exercice en direction du théâtre lyrique.

Cette seconde cantate est la plus personnelle et la plus réussie des trois. Elle dut pourtant céder le pas devant celle de Bousquet. On doit invoquer le fait que ce dernier était élève de Berton et que la mort de Lesueur offrait enfin l’occasion d’honorer un candidat qui ne fût pas sorti de sa classe. Il est sûr aussi que l’évidence de la cantate du lauréat, la clarté des idées, sinon des formules, conduites jusqu’au bout, la netteté du plan, avaient de quoi réunir l’unanimité du jury. À défaut d’originalité, elle fait preuve d’un talent artisanal qui méritait d’être distingué.

Gounod, de son côté, a fait de nets progrès : il traite bien les voix, même si l’écriture reste un peu tendue vers l’aigu, ne surcharge plus, maîtrise la forme et l’on peut concevoir sa déception de ne pas l’avoir emporté tant il est clair que la qualité de l’invention est bien supérieure. Mais, cette fois encore, son souci d’originalité et de dramatisme l’a rendu suspect. On lui demandait une preuve de savoir-faire, il a rendu une scène d’opéra naturaliste avant la lettre.

Il est vrai que le sujet s’y prêtait. Une mère corse, Marcella, dont le mari « a subi le trépas », attend le retour de son fils Lucien (scène et air). Celui-ci annonce sa venue en chantant à la cantonade un Hymne des matelots (Ballade : « Notre-Dame des orages »). Sans répondre aux questions de son fils, Marcella lui ordonne de s’agenouiller et de prononcer après elle, puis avec elle, la prière de tout Corse dont un proche a été frappé par une autre main que celle de Dieu (Prière : « Dieu, dont l’éternelle clémence nous donna le besoin d’aimer »). Marcella révèle enfin à Lucien que son père est mort ; il jure de le venger, demande le nom de l’assassin et l’ardeur du duo final (« Là-haut, je le vois ») ne laisse pas de doutes sur l’avenir.

Le bref Andante introductif, en Ré majeur, allie simplicité et efficacité dramatique : sur fond de trémolos, s’élève et s’amplifie une mélodie pastorale que le haussement du 4e degré rend étrange et douloureuse. Le récitatif de Marcella est vivant, expressif. Son air (« S’il savait que sa mère a pleuré son absence »), Andante à 3/4 en Ré mineur, commence comme une cavatine italienne mais, à la douzième mesure, le système est rompu pour suivre le texte (« son père ! ») et l’écriture se dramatise singulièrement. Quelques mesures suspendues (après « Il ne vient pas ») permettent à la cantatrice de se préparer à l’Allegro agitato à C en Sol mineur (« Délices et tourments de mon âme »), saisissant de vie et de souffle, exempt de formules.



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