Ces ordinateurs sont dangereux by François Quentin

Ces ordinateurs sont dangereux by François Quentin

Auteur:François Quentin [Quentin, François]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventures
ISBN: 2910223000
Éditeur: Éditions Qwerty
Publié: 1993-01-01T00:00:00+00:00


Un vilain petit canard français

Car les Anglais, dans le même temps, vont en vendre plus de 300 000. Oui, trois cent mille PCW vendus en Angleterre en 1986. C’est pas le succès, c’est le raz de marée. Incroyable, incompréhensible, étonnant, détonnant. Inattendu. Imprévu. S’ils s’étaient contentés d’en vendre entre 100 et 150 000, notre succès eut été reconnu : ils avaient l’avantage d’être une société anglaise en Angleterre, ce qui pouvait expliquer ce genre de ventes. Mais 300 000 PCW, une machine dédiée au traitement de texte, c’était impossible à imaginer a priori et c’est difficile de comprendre a posteriori.

Faisons donc un comparatif et essayons de comprendre ce raz de marée.

1. Amstrad est une société anglaise.

2. Le logiciel le plus utilisé à l’époque était le traitement de texte, que ce soit sur IBM ou Apple.

3. À 399 livres, il coûtait moins cher qu’une machine à écrire plus ou moins sophistiquée.

4. Le PCW n’était pas perçu comme un ordinateur, mais comme un outil de travail.

5. La campagne de publicité était géniale. Le slogan, laissez tomber vos machines à écrire, montrait les avantages évidents d’un PCW sur une machine à écrire.

6. Le logiciel Locoscript était bien supérieur à la plupart des produits de l’époque disponibles sur les autres ordinateurs, y compris IBM.

7. Les limitations de la machine, à savoir l’écran perfectible, l’imprimante matricielle relativement lente, n’avaient aucune importance vu le prix de la machine.

8. Les sociétés de logiciels anglaises ont tout de suite vu l’intérêt de la machine pour toutes les entreprises artisanales et associations à budget limité et ont vite lancé des produits compétitifs dans le domaine de la comptabilité et de la gestion, ainsi que des produits de PAO, alias Publication Assistée par Ordinateur permettant de produire des petits journaux internes ou associatifs ; bien sûr, cela ne valait pas les produits disponibles pour Apple, mais le rapport qualité/prix était évident.

9. Le PCW était fourni avec CP/M, un système d’exploitation qui paraît aujourd’hui antédiluvien mais qui bénéficiait dans les pays anglo-saxons d’une base installée importante et d’une bibliothèque de logiciels très importante, la conversion au format 3 pouces était simple et rapide.

10. Le succès du PCW va donner naissance à une foule de produits annexes : trois revues mensuelles consacrées au produit et aux logiciels, une cinquantaine de livres, cassettes d’initiation (audio et vidéo), des cours de formation spécifiques pour le PCW sur l’ensemble du territoire anglais.

Pour la France, quelles peuvent être les raisons du succès relatif ou de l’insuccès comparatif ?

1. Le prix fixé à 6 990 francs TTC fut probablement une erreur, un positionnement comparable à celui de l’Angleterre aurait pu créer le déclic favorable à des ventes plus massives. Tout produit a un prix psychologique, qui l’aurait placé en concurrence plus forte face aux machines à écrire. À l’été 86, le prix descendra à 4 997 francs Hors Taxes (arguant que les machines à écrire et les ordinateurs professionnels étaient annoncés hors taxes, nous avions obtenu la permission d’afficher le prix HT), mais l’effet choc était émoussé.

2.



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