Cartes sur table - Champion du monde de poker 2010 by Jonathan Duhamel et Serge Rivest

Cartes sur table - Champion du monde de poker 2010 by Jonathan Duhamel et Serge Rivest

Auteur:Jonathan Duhamel et Serge Rivest
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782761932684
Éditeur: Éditions de l'Homme (Les)


Un autre aspect de la connaissance de soi joue un rôle essentiel au poker. Au-delà des forces et des limites avec lesquelles tout être humain doit composer, il y a la nécessité de se distancier de soi-même quand on se trouve à une table de poker. Il faut savoir s’élever au-dessus de la mêlée et évaluer son jeu comme s’il était celui de quelqu’un d’autre. Bref, il faut faire preuve de rigueur et d’objectivité.

Il est facile de se bercer d’illusions au poker. Quand on gagne, on a tendance à penser que c’est parce qu’on joue bien, et quand on perd on veut attribuer ses déboires à la malchance. C’est humain. Voilà pourquoi il est essentiel de savoir jauger en toute neutralité – j’irais même jusqu’à dire avec une certaine indifférence – ses adversaires tout autant que sa propre main, mais aussi le niveau de réflexion où le jeu se déroule. Cette capacité d’être et de demeurer perspicace et objectif tout au long d’un match vous aidera à contrôler le jeu au maximum et vous empêchera de devenir la proie des émotions.

Au poker, la main que je détiens n’est pas aussi importante que celle que mes adversaires croient que j’ai. Si je réussis souvent à les leurrer, je gagnerai avec régularité, même si la plupart de mes mains sont objectivement faibles. Le joueur qui se connaît bien réussit à contrôler le jeu à sa table en projetant l’image qu’il souhaite, en maîtrisant la perception que les autres ont de lui. Il s’agit, au fond, de savoir transformer ses faiblesses apparentes en pièges pour ses adversaires.

Si je connais mes forces et mes faiblesses et que je réussis, en prenant du recul, à développer une vision objective de la situation, je peux utiliser mes faiblesses à mon avantage. Par exemple, supposons que je sois plutôt timide quand il s’agit de relancer à la rivière. Je trouve cela trop téméraire et je ne le fais à peu près jamais. Mon adversaire l’a sans doute remarqué et sera tenté d’être plus audacieux que moi à ce stade du jeu. Par contre, comme je sais qu’il a décelé cette tendance dans mon jeu, mes chances de bluffer efficacement sont augmentées car, si je le relance à la rivière, je sèmerai le doute dans son esprit. Il croira probablement que j’ai une main en or et il y a de fortes chances qu’il n’ose pas me défier.

On revient aux niveaux de réflexion dont je parlais dans le chapitre précédent. Aux questions habituelles que je dois me poser (Quel est le jeu de mon adversaire? Qu’est-ce qu’il pense que j’ai? Qu’est-ce qu’il pense que je pense qu’il a?) s’ajoute cette fois une dimension nouvelle: celle où la connaissance de soi m’aide à imposer une image de moi-même à mes adversaires, me permettant ainsi de mieux contrôler le jeu. Mon objectif est de constamment leur donner l’impression qu’ils ont réussi à déceler chez moi un modèle de comportement pour aussitôt agir d’une manière contradictoire. C’est le jeu du chat



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