Cambodge by Danny Tyran

Auteur:Danny Tyran [Tyran, Danny]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Gay
Publié: 2017-05-18T22:00:00+00:00

Chapitre 16

Mon maître m’a annoncé qu’il partirait demain pour quelques jours avec Arthur et Céline au Cambodge afin d'interviewer des enfants rescapés du trafic, photographier les siens, si possible, et amasser toutes les informations qu'il pourrait trouver sur les récentes arrestations.

− Arthur et sa clique me serviront de garde du corps. Quant à Céline, elle a été éjectée par l'association de la communauté locale de BDSMeurs pour m'avoir accusé sans raison valable. Elle a demandé sa réadmission, mais on a exigé une preuve de sa bonne foi. Quand elle m'a appelé pour que je lui apporte mon aide, j'étais assez hésitant. Mais lorsqu’Arthur m'a dit que je pourrais parler avec de petites rescapées, j'ai décidé de donner à Céline cette occasion de réparer son erreur. Alors, ne t’en fais pas, je serai prudent et nous serons partis seulement quelques jours : deux ou trois, tout au plus. Quant à toi, pendant mon absence, tu devras réaliser un reportage sur n’importe quel sujet. Mais il a intérêt à être captivant !

J’aurais préféré ne pas avoir tellement l’air de bouder, mais j’avoue que j’étais très déçu et ça devait se voir. J’avais l’impression qu’il ne me faisait pas assez confiance pour l’assister et le protéger, si nécessaire. Je craignais qu’il se mette à penser que Céline n’était pas une si mauvaise employée, après tout, et qu'il reprenne sa relation avec elle. J’enviais Arthur de pouvoir partir avec lui et l’aider si les choses tournaient mal. Et ce stupide reportage qu’il voulait me voir produire n’était à mes yeux qu’un moyen de me tenir occupé en son absence ; rien d’autre ! Il me semblait qu’il me privait de mon droit de faire mon devoir de soumis et d'assistant envers lui.

Il m’a fait payer cher cette réaction d’ailleurs. Ou est-ce moi-même qui me suis puni ?

− À poil ! m’a-t-il ordonné.

− Mais…

− Tout de suite ! a-t-il dit si durement que je n’ai pas osé discuter.

Je me suis déshabillé.

− Fuis !

J’ai donc couru partout dans la maison et, à un moment donné, je n’ai pas eu d’autre choix si je voulais lui échapper que d'aller à l’extérieur dans l’air frisquet de ce printemps tardif. Je suis sorti en pensant que, de toute façon, nous étions dans un endroit isolé et entouré d’arbres et de bosquets, que personne ne me verrait et que je n’aurais qu’à attendre le bon moment pour rentrer. Mais il avait prévu le coup ; il a verrouillé toutes les portes. Bien sûr, toutes les fenêtres étaient fermées. Je ne pouvais donc pas retourner à l'intérieur sans son aide. Je suis resté sur le perron, tassé dans un coin à grelotter pendant au moins une heure avant qu’il daigne m’ouvrir.

− Tu ferais un pitoyable combattant. Si tu devais compter sur ton habileté à sauver tes fesses, les choses risqueraient de tourner très mal pour toi, a-t-il affirmé en me regardant entrer en claquant des dents.

Il m’a entraîné à sa chambre où il a trouvé une couverture dont il m’a emmitouflé.

− Qu'est-ce que je pouvais faire ? J’étais enfermé dehors.

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