Cadavres chinois à Houston by Peter May

Cadavres chinois à Houston by Peter May

Auteur:Peter May
La langue: fra
Format: epub
ISBN: EPUB9782812608346-112505
Éditeur: Éditions du Rouergue
Publié: 2014-01-15T00:00:00+00:00


Les gardiens de prison du Texas Department of Criminal Justice, armés, contrôlaient toutes les entrées du centre de droit pénal, au sommet de la colline. Un important cordon de sécurité l’isolait du reste du campus.

Les prisonniers avaient été amenés de Holliday Unit une heure plus tôt, en deux bus. On les avait rassemblés dans une salle de conférence, derrière le tribunal. La table de conférence avait été enlevée et remplacée par des rangées de chaises en plastique. Le juge McKinley, un Noir laconique d’une quarantaine d’années qui présidait la cour d’immigration de Goree, s’était vu attribuer une salle de la bibliothèque en guise de bureau.

Les policiers accompagnant les prisonniers n’avaient pas quitté leur combinaison de Tivek et leur masque HEPA, mais le juge, qui avait reçu l’assurance du Département de la santé qu’aucun des prisonniers n’était contagieux, avait refusé de prendre ce genre de précaution, et fait son entrée dans la salle d’audience vêtu de sa robe noire enfilée par-dessus un costume gris anthracite. Assis en hauteur, entre la Bannière étoilée et l’Etoile solitaire du Texas, il dominait toute la salle. Il y avait trois tables en face de lui, celle du milieu étant réservée aux prisonniers. L’avocate de l’INS, une jeune femme d’une trentaine d’années à l’expression inquiète, occupait celle de gauche, l’autre était pour les représentants des accusés. Mais sur les soixante-sept personnes appelées à comparaître devant la cour ce jour-là, seule Xiao Ling avait un avocat.

Les premiers immigrants furent amenés devant le juge. Appuyé au dossier de sa chaise, mâchonnant d’un air absent le bout de son crayon, Stern avait l’air de s’ennuyer ferme. Margaret s’était installée au fond de la salle et observait la séance avec une curiosité horrifiée. Les immigrants clandestins avaient peu de droits, sinon pas du tout. La cour avait reçu la consigne de leur permettre de prendre contact avec leurs consulats ; ils avaient le droit d’être légalement représentés. Mais pratiquement aucun d’eux n’avait accès à un avocat, sans parler des moyens de le payer. Un Chinois anonyme en costume sombre impeccable était assis, très droit, à trois sièges de Margaret. Il observait et gribouillait de temps en temps des notes sur un carnet. Margaret supposa qu’il représentait le consulat de Chine. Li était allé parler à sa sœur et attendait avec elle à l’extérieur de la salle. Elle se demanda s’il préférait éviter le fonctionnaire du consulat.

D’un point de vue constitutionnel, la cour siégeait sur un champ de mines, Margaret le savait. Normalement, les médias ne s’intéressaient pas aux séances de la cour d’immigration de Huntsville, mais ils avaient le droit d’y assister s’ils le voulaient. Elle était certaine qu’il ne faudrait pas longtemps avant qu’un reporter comprenne qu’il se passait quelque chose d’inhabituel au centre et ne montre son nez. Elle n’avait aucune idée de la façon dont les autorités réagiraient. Elle se félicitait seulement de ne pas avoir à prendre de décision.

Un cortège de personnages pathétiques en uniforme blanc de détenu fut présenté au juge par un sergent baraqué portant masque HEPA et gants.



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