Bulles d'Univers by Paul Béra

Bulles d'Univers by Paul Béra

Auteur:Paul Béra [Béra, Paul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Publié: 2014-03-10T18:01:00+00:00


CHAPITRE VIII

— Ne bouge pas, dis-je à Dora.

Elle commençait à s’éloigner de moi ! Je la retins par le poignet, avec douceur. Presque avec tendresse. Est-ce que je devenais gâteux ! Je ne la connaissais que depuis deux ou trois heures !… Elle eut un rire satisfait et murmura :

— Mais oui, Morrair, mais oui… Tu y viendras. Je te l’ai dit, nous sommes faits l’un pour l’autre.

— En attendant, ne bouge pas, belle enfant, grognai-je, maussade.

Je tenais absolument à repérer de mon mieux l’emplacement où nous avions émergé de l’autre univers.

Comme j’aurais dû m’en douter, nous nous trouvions sur le quai 24, à une vingtaine de mètres de la porte de la coopérative. Il n’y avait pratiquement pas eu déplacement dans l’espace, mais passage d’un univers dans un autre, le second étant en quelque sorte « emboîté » dans le premier.

Je notai que nous nous trouvions exactement à mi-distance entre la porte et un escalier qui descendait vers le trottoir roulant à marchandises.

— Ça va, fis-je. Si ça devient nécessaire, je reconnaîtrai l’endroit. Maintenant, éloignons-nous.

— Nous allons chez Joma, n’est-ce pas ? demanda-t-elle.

— Pas tout de suite.

— Morrair, protesta-t-elle, c’est notre seule possibilité d’action. Lui seul peut obtenir du gouvernement que l’on prenne la menace au sérieux.

— Je le sais bien ! fis-je en haussant les épaules.

Je n’étais pas très chaud à l’idée de revenir chez Stanos mais comme le disait Dora, c’était notre seule chance de sauver Planète Mère. Persuader Stanos, c’était obtenir du gouvernement toute l’aide possible pour lutter contre les pieuvres.

Nous avancions dans les ténèbres, mais non pas au hasard comme Dora le supposait sans doute. Je savais exactement où j’allais.

— Morrair, reprit-elle après un long silence… Logiquement, je devrais te proposer d’aller seule voir Joma. Il n’osera rien contre moi.

— Ne dis pas de sottises, bougonnai-je.

— Je ne te le propose pas, souffla-t-elle. Tout plutôt que ça. Si j’y vais seule, il m’empêchera de repartir, j’en suis sûre. Il m’a toujours séquestrée… Je ne sortais que pour les réceptions officielles. Et toujours surveillée par des policiers à lui. Je veux vivre, Morrair ! Dans les temps d’autrefois, il y avait, dit-on, des femmes qui s’enfermaient volontairement dans des cloîtres… Moi, je…

— Ne dis pas de sottises, répétai-je. Que tu parles à Stanos, que tu essaies de le convaincre, c’est ton rôle. Mais il est essentiel que j’y sois aussi. Parce que, jusqu’à preuve du contraire, je suis seul capable de voir la bête.

Elle murmura, préoccupée :

— J’y ai pensé. Mais dans ces conditions, il ne la verra pas lui-même ! Comment saura-t-il que nous ne lui racontons pas une histoire ?

Je ricanai :

— Il pourra la toucher. Oh ! pas longtemps… Je ne tiens pas à en voir éclore des centaines. Mais la preuve en est faite : un contact rapide n’a aucune fâcheuse conséquence.

Elle frissonna un peu. Je dis à mi-voix :

— Je croyais que tu le haïssais…

— Oui, reconnut-elle. Mais pas au point de… Oh ! qui pourrait souhaiter une telle mort à



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