[Bob Morane-032] Le Gorille Blanc by Vernes Henri

[Bob Morane-032] Le Gorille Blanc by Vernes Henri

Auteur:Vernes,Henri
La langue: fr
Format: mobi
Tags: Jeunesse
Éditeur: Alexandriz
Publié: 1959-01-27T23:00:00+00:00


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Morane, M’Booli et Longo avaient maintenant repris en sens inverse le chemin parcouru précédemment. Ils allaient silencieusement. Comme s’ils ne parvenaient pas à comprendre comment ils avaient pu échapper à ces dangers qui, coup sur coup, avaient fondu sur eux, depuis leur capture par Gaétan d’Orfraix et ses hommes jusqu’à l’apparition du Gorille Blanc.

C’était cette apparition qui, surtout, avait frappé Morane. En effet, il s’était enfoncé dans ces jungles dans le but de capturer Niabongha, et ce même Niabongha venait de lui sauver la vie en mettant en fuite le léopard. À différentes reprises, Bob avait tenté de se représenter le grand anthropoïde albinos, mais il ne l’avait jamais imaginé aussi imposant, ni sans doute aussi redoutable. Il revoyait encore le large masque simiesque tordu par la colère, le rictus démoniaque découvrant les crocs et le regard hallucinant, pourtant presque aveugle, des petits yeux sanglants dans lesquels brillaient une haine, une férocité inouïe. Mais Morane possédait cependant assez de bon sens pour se demander si cette impression n’était pas due seulement au fait que Niabongha était différent des autres gorilles. Aurait-il éprouvé la même sensation si l’anthropoïde n’avait pas possédé ce pelage blanc, ces prunelles rouges ? Malgré cela, Bob se demandait également ce qui se serait passé si, au lieu de poursuivre le fauve, le singe géant s’était tourné vers lui ? À cette seule pensée du monstre l’écrasant sous sa masse, le broyant et le déchirant de ses énormes mains griffues, Morane ne pouvait s’empêcher de frissonner rétrospectivement. Il souhaitait d’atteindre au plus vite l’endroit où il avait laissé le reste du safari.

Tout en avançant, Bob s’interrogeait encore sur la façon dont il s’y prendrait pour s’emparer de Niabongha, « de ces trois cents kilos de muscle, de haine et de fureur ». Maintenant qu’il avait pu contempler Niabongha dans toute sa redoutable splendeur, il se rendait compte combien ces mots se révélaient en dessous de la vérité.

Après plusieurs heures de marche forcée, les trois hommes devaient atteindre la zone couverte de matété qu’ils avaient franchie le jour précédent.

Ce fut avec une angoisse bien compréhensible qu’ils s’engagèrent dans l’étroit sentier creusé par les éléphants. Ils se demandaient ce qui leur adviendrait si, désarmés comme ils l’étaient, ils croisaient un second troupeau de pachydermes. Impuissants à abattre l’un des géants pour se faire un rempart de son corps, ne pouvant d’autre part fuir à travers les hautes herbes qui, trop serrées, formaient une barrière infranchissable, ils seraient infailliblement piétinés. Rien de semblable cependant n’arriva jusqu’au moment où ils atteignirent l’endroit où, la veille, ils avaient tué l’éléphant qui les chargeait. Là, une heureuse surprise les attendait. Autour de l’énorme carcasse, se pressait une trentaine de petits hommes, rouges de sang et dont la taille atteignait à peine un mètre quarante, affairés à prélever d’énormes quartiers de viande du colosse abattu dont les os, mis à nu, apparaissaient maintenant en bandes pâles sur la rougeur des chairs.

— Les Batouas ! fit Longo d’une voix joyeuse et craintive à la fois.



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