Bisons des grandes plaines by Dan O'Brien

Bisons des grandes plaines by Dan O'Brien

Auteur:Dan O'Brien [O'Brien, Dan]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Récit - Témoignage, Histoire, Animaux
Éditeur: Au Diable Vauvert
Publié: 2019-05-18T22:00:00+00:00


CHAPITRE CINQ

Échange standard

La deuxième vague

Après la dernière danse des fantômes, il y eut une période où le domaine des bisons retomba dans le silence. On n’entendit plus le martèlement sourd des troupeaux de bisons se déplaçant d’un bord de rivière à un autre. Plus de mugissements à la saison des amours. Plus de nuages de poussière soulevés par les bisons se roulant par terre dans la chaleur de l’été. Bien entendu, la vague d’Euro-Américains sur les routes de l’Ouest ne cessa de s’amplifier, prenant de la vitesse et déferlant sur les plaines. En quelques décennies seulement, la plus grande partie des formes de vie au sein de l’écosystème des Grandes Plaines avait commencé à disparaître.

Les dernières années où les bisons vivaient en liberté avaient marqué une période de changements intenses en Amérique. Entre la rébellion des États esclavagistes et la Première Guerre mondiale, l’Amérique était aussi vivace qu’un adolescent précoce. Le progrès était à l’ordre du jour et la croyance en un droit divin d’étendre les frontières des États-Unis de l’Atlantique au Pacifique entraîna le développement des Grandes Plaines à un rythme effréné. Les quelques bisons survivants, cachés dans de hautes montagnes où jamais ils n’auraient décidé par eux-mêmes de vivre ou fuyant désespérément à travers leurs prairies en voie de disparition, restaient en majorité invisibles. Quand les Américains contemplaient les Grandes Plaines, ils n’y voyaient que le potentiel champ expérimental d’une agriculture irréfléchie et débridée : une gigantesque opportunité d’en tirer des bénéfices.

Les bisons et l’essentiel des animaux à fourrure auraient bientôt disparu et, comme les centaines d’autres espèces qui dépendaient de ces espèces clés n’avaient aucune valeur monétaire évidente, personne ne se donna la peine d’en apprendre plus long à leur sujet. Nul ne se soucia des chiens de prairie, des papillons, des oiseaux qui nichent dans les sols, des rongeurs ou des mustélidés. On en apprit juste assez sur les grands prédateurs pour décider de les abattre à vue, à titre préventif envers les dommages qu’ils pourraient causer, une fois les colons enfin installés sur toutes les terres disponibles. Les États-Unis se prétendaient alors le pays le plus innovant et le plus productif de la planète. En vérité, aux États-Unis, le « progrès » qui faisait envie au monde entier dépendait grandement de l’exploitation des paysages naturels vierges. Les Américains soulignaient avec fierté leurs revenus élevés tout en fermant les yeux sur le coût réel de leur développement.

En 1900, près de quinze millions d’immigrants étaient déjà entrés aux États-Unis. Un pourcentage substantiel d’entre eux passait par les Grandes Plaines, ou élisait domicile dans celles-ci. Au cours des premières décennies du XXe siècle, beaucoup d’autres allaient arriver dans les Grandes Plaines. La plupart avaient fui guerres et famine en Europe, et on comprend aisément pourquoi la perspective de devenir propriétaire terrien et de prendre un nouveau départ les attirait. Mais certains avaient abandonné une réussite tangible en Europe ou dans l’est des États-Unis pour venir jouer leur va-tout sur une ferme venteuse du Kansas ou sur les pâturages gelés du Dakota du Nord.



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