Bigmagouilles (Essais - Documents) (French Edition) by Violette Lazard

Bigmagouilles (Essais - Documents) (French Edition) by Violette Lazard

Auteur:Violette Lazard [Lazard, Violette]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2014-10-21T22:00:00+00:00


Mardi 27 mai

« Je sais que c’est incroyable, je sais que beaucoup de gens n’arriveront pas y croire, mais je ne savais rien. » Ainsi parlait Jean-François Copé, au matin de sa chute. Il y croit, il le répète, et sa confiance en lui est telle qu’elle écrase les évidences. Il ne voit pas que son départ est inéluctable. Le mardi matin, à l’aube, Jean-François Copé descend vers la salle numéro 62-17, au sous-sol de l’Assemblée nationale. Une salle sinistre, sans fenêtre, froide et austère, où doit se tenir quelques minutes plus tard le bureau politique de l’UMP qui restera comme le plus violent de toute l’histoire du parti. Ce matin-là, la pièce est encore plus glauque et glaciale que d’habitude. Il est à peine plus de 8 heures du matin, et Jean-François Copé, en bon président, assure l’accueil de ses ouailles. Il salue les quarante membres du bureau politique, invités à venir sans leurs collaborateurs. Le bureau se tient, fait assez exceptionnel, à huis clos. Karoutchi le regarde dans les yeux. « Tu es sûr de ce que tu m’as dit hier soir ? – Oui, il y aura un accord. »

Le bureau commence. Jean-François Copé s’assied tout seul d’un côté de la longue table. Les quarante autres personnes lui font face. La symbolique est terrible. Certains sont encore aujourd’hui estomaqués d’avoir été placés, d’emblée, dans le camp des bourreaux. Même les fidèles copéistes, comme Michèle Tabarot, n’ont pas été invités à s’assoir à côté de leur mentor. L’image reste imprimée dans la tête de chacun. « Il a tenu à s’asseoir seul pour bien montrer qu’il ne cherchait pas à fuir ses responsabilités, explique Michèle Tabarot. Il a fait preuve d’un grand courage6. » La députée des Alpes-Maritimes est bien la seule à le penser. Et à le faire savoir. La charge est sonnée presque aussitôt. Jean-François Copé a tout juste le temps de présenter une petite analyse du résultat des européennes, de déplorer l’absence d’alliance avec l’UDI… Personne ne l’écoute vraiment. Le seul sujet qui intéresse les élus ce matin-là, c’est son départ. Enfin, Jean-François Copé, aborde l’affaire Bygmalion. « Les affirmations de Maisonneuve et de Lavrilleux prouvent qu’il y a eu un problème, déclare-t-il en substance, dont je n’étais pas au courant. Mes proches m’ont trahi. C’est un grave manquement de certains de mes collaborateurs par rapport à leur patron… » Un discours a minima, sans mea-culpa, maladroit, qui ne fera taire personne.

La première balle – et elle est déjà meurtrière – est tirée par Nathalie Kosciusko-Morizet. L’élue parisienne se lève, pointe le doigt, et regarde Jean-François Copé dans les yeux : « Tu mens, tu es un menteur, tu sais des choses et tu les as couvertes. » « Quand on dit que les femmes font de la politique autrement c’est vrai, elles sont plus franches, plus violentes aussi », remarque un membre du bureau politique, qui fait mine d’avoir été choqué par les propos de Nathalie Kosciusko-Morizet, quand lui-même est connu pour ses bons



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