Belmondo by Philippe Durant

Belmondo by Philippe Durant

Auteur:Philippe Durant [Durant, Philippe]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Biographie, cinéma
Éditeur: Robert Laffont
Publié: 2011-05-11T22:00:00+00:00


Après Peur sur la ville, Jean-Paul participa au court métrage de son ami Jean Rochefort portant sur Marcel Dalio que tous deux avaient connu sur Cartouche. Jean-Paul aimait beaucoup cet éternel second rôle du cinéma français mais aussi du cinéma américain et fut frappé de voir que Dalio, plutôt que d’évoquer ses innombrables rencontres avec toutes sortes de stars, ne parlait que des femmes. Il adorait les femmes, ne vivait que pour elles et s’affirma un don Juan des plus redoutables.

« J’ai décidé de faire un film sur Dalio, explique Jean Rochefort, quand je me suis aperçu qu’avant la guerre avec son physique sémite, il passait son temps à prendre des claques dans la gueule, ce que je trouvais annonciateur de bien des choses, de tous les cataclysmes que nous avons connus ensuite. J’ai donc fait ce film qui dure une cinquantaine de minutes et qui, derrière la tendresse que j’ai pour Marcel, n’est pas dénué d’une certaine cruauté. Dalio était la gaieté désespérée type. Il était vraiment une marionnette tirant elle-même sur ses propres fils pour qu’elle se secoue en permanence. Car il était toujours en activité, en passions, en émotions mais avec, derrière, des abîmes de solitude et de mal-être. J’ai tourné ce film en quatre nuits sur les Grands Boulevards parce que ça me semblait être un lieu qui lui convenait tout à fait. Et puis Dalio ne voulait jamais aller se coucher, il n’aimait pas rentrer chez lui parce qu’il avait peur de se retrouver seul dans son appartement. Il avait une extrême coquetterie : il n’aimait pas parler des films anciens qui avaient fait sa gloire pour ne pas avoir l’air d’avoir vieilli. Quand une dame le félicitait en lui disant, par exemple, “Je vous ai adoré dans Pépé le Moko”, il répondait “Ce n’est pas moi c’était mon père”… Ses relations avec les femmes ont été quelque chose de très important, mais c’était aussi pour ne pas se retrouver seul et combattre l’angoisse de la solitude. Il avait, à l’époque, une petite amie qui devait avoir vingt-cinq-trente ans et qui n’avait pas dans l’œil une générosité folle. Je lui demandai : “Tu ne t’emmerdes pas avec elle ?” et il me répondit : “Mon petit Jean, je ne bande plus, mais je me frotte”, ce qui est bouleversant… Ce moyen métrage n’a jamais été proposé au public. La télévision l’a repoussé avec horreur parce qu’il était un peu noir, un peu dur. Et puis sa durée, cinquante minutes, était considérée comme bâtarde. Mais je suis fier d’une chose : à la sortie de la projection privée, Marcel Dalio était en larmes, il sanglotait comme un enfant, c’était un grand bonheur pour lui que ce film existât. »

Dans ce T’es fou Marcel, Belmondo apparaît face à Dalio à une table de billard, écoutant Marcel lui raconter les derniers jours d’Humphrey Bogart.



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