[Bak-07] L'ombre d'Hathor by Haney Lauren

[Bak-07] L'ombre d'Hathor by Haney Lauren

Auteur:Haney,Lauren
La langue: fr
Format: mobi
Tags: Policier
ISBN: 9782264041036
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 2003-01-27T23:00:00+00:00


Le choc fut si violent qu’il en eut le souffle coupé et crut s’être brisé la colonne vertébrale. Les flots l’aspirèrent et le roulèrent comme les pierres autour de lui. Hébété par le fracas, aveuglé par les tourbillons de sable, il avait trop peur pour réfléchir. Il se mit en boule pour se protéger de son mieux, puis s’abandonna au courant.

En même temps que le désir de respirer, la volonté de vivre grandit en lui. Implorant Amon afin que son dos fût intact, il se redressa et s’étira de tout son long. Son corps était endolori, mais il n’était pas blessé. Soulagé, il regarda tant bien que mal à travers l’eau trouble. Ce qu’il avait pris pour le fond de l’oued, en bas, brillait plus que ce qu’il distinguait au-dessus de lui. Repoussant une branche d’acacia, il se retourna et nagea de toutes ses forces vers la lumière. Il brisa la surface, aspira l’air à pleine gorge – et de l’eau sableuse en même temps. Toussant, il chercha la terre des yeux.

Aussi loin qu’il pût voir, l’oued était empli d’eaux turbulentes et rapides. Chaque vaguelette scintillait sous le clair de lune tel du verre argenté se brisant à peine formé. Il se trouvait à vingt pas d’une colline très semblable à celle où la caravane s’était réfugiée. À vingt pas de la terre ferme. Une distance qu’il eût parcourue avec aisance en temps normal, mais qui, dans ces flots impétueux et chargés d’obstacles, semblait infranchissable. Cependant, il n’avait pas le choix : il commença à fendre le courant. Il ne laisserait pas passer cette chance de rester en vie.

Une grosse jarre le dépassa en dansant sur l’eau, prise dans les branches d’un arbre mort. Sans doute une de celles de la caravane. Cela lui rappela le malheureux baudet. Et Amonmosé. Ils avaient, à coup sûr, été emportés comme lui.

Il regarda de tous côtés dans l’espoir de les apercevoir. À mi-chemin du rivage, il repéra l’âne qui maintenait son museau au-dessus des remous. Débarrassé des jarres, il nageait au fil du courant. Son fardeau s’était-il détaché seul ? Avec obstination, Bak scruta les eaux. Il crut distinguer une tête humaine de l’autre côté de l’âne.

Espérant avoir trouvé Amonmosé – ou Senna ; il ne savait si le nomade aussi était tombé –, il se propulsa vers l’animal. La force initiale du courant avait diminué, toutefois pas au point de faciliter ses mouvements. Les bouillons d’écume l’empêchaient de s’assurer qu’il y avait bien un homme.

Lentement, il s’approcha. L’âne s’affola, craignant un nouveau danger après tous ceux qui l’avaient déjà assailli. Bak se laissa porter par les flots, accordant un répit à ses muscles las, tout en lui parlant pour le rassurer.

— Lieutenant ? cria Amonmosé, dont la tête apparut au-dessus du baudet. Les dieux soient loués ! Je pensais ne jamais te revoir.

Bak s’accrocha à la crinière en brosse.

— Moi aussi, en pensant à toi et à cette pauvre bête, je redoutais le pire.

— Sans lui, je ne serais pas là. Je ne sais presque pas nager.



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