Aux origines du monde. Une histoire de la cosmogonie by Jean-Pierre Verdet

Aux origines du monde. Une histoire de la cosmogonie by Jean-Pierre Verdet

Auteur:Jean-Pierre Verdet [Verdet, Jean-Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: ÉDITIONS DU SEUIL
Publié: 2015-12-14T23:00:00+00:00


Jusqu’ici les astronomes avaient les coudées franches pour édifier leurs systèmes cosmogoniques. Aujourd’hui, il nous faut compter avec deux sciences nouvelles, la géologie et la paléontologie, qui nous apportent, sur les époques cosmogoniques, des documents irrécusables.

Il note que la longue série des êtres vivants qui ont successivement peuplé la Terre, grâce à une température au moins égale à celle d’aujourd’hui, a exigé, selon les biologistes, des millions d’années pour leurs transformations, depuis les cellules primitives jusqu’aux vers arénicoles et depuis ceux-ci jusqu’à l’éléphant méridional dont on pouvait, à l’époque, admirer le squelette fossilisé dans la galerie de M. Gaudry, au Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Pour la lente formation des sédiments au sein des eaux, les géologues eux aussi réclament des dizaines de millions d’années – jusqu’à 100 millions. Or, dans son chapitre consacré au Soleil, Faye estime la réserve de chaleur de cet astre ainsi que sa dépense annuelle : les prévisions les plus optimistes ne permettent pas au Soleil de rayonner plus de 15 millions d’années. Il y a donc une contradiction frappante entre ces diverses estimations, si vagues soient-elles les unes et les autres. Pour Faye, cette contradiction doit apparaître comme insoluble à ceux qui admettent, avec Laplace, que les planètes sont sorties successivement de l’atmosphère du Soleil, car, de la provision susdite de chaleur solaire, il faudrait encore défalquer la chaleur qu’il a perdue pendant la formation de toutes les planètes. D’où, pour économiser quelques millions d’années de rayonnement, la conclusion de Faye : notre globe est plus ancien que le Soleil ! Étrange raisonnement qui ne satisfait pas plus les géologues que les biologistes : comment la vie a-t-elle pu se développer sur Terre avant que le Soleil soit formé ? La solution de Faye fait aujourd’hui sourire. Les rudiments solaires des premiers temps ont suffi. Les paléontologues nous en fournissent la preuve : les fougères qui pullulaient à l’époque sont justement des végétaux qui recherchent l’ombre ! Il en est de même des premiers insectes et des premiers animaux terrestres articulés – les scorpions –, qui vivent de préférence dans les lieux obscurs.

Si Faye ne discerne pas l’ampleur, ni la profondeur, du problème posé par la production de l’énergie solaire, s’il croit donner une réponse par sa cosmogonie, c’est parce qu’il situe mal la véritable contradiction : celle-ci n’est pas entre les propositions des cosmogonistes partisans de Laplace et celles des géologues, des paléontologues et des biologistes, mais entre les conclusions de tous ces spécialistes et celles de ceux qui cherchent à comprendre la nature du rayonnement solaire. À l’époque où Faye écrit, il y a une incompatibilité fondamentale entre âge de la Terre, âge de la vie et âge du Soleil. L’énigme de la source du rayonnement solaire n’hypothèque pas particulièrement la théorie de Laplace mais toute cosmogonie, toute histoire de la Terre, toute histoire de la vie. L’entrée en scène des géologues, des paléontologues et surtout des premiers thermodynamiciens va provoquer de multiples assauts contre l’hypothèse de Laplace. Sans doute parce



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.