Atlas des zones extraterrestres by Fuligni Bruno

Auteur:Fuligni, Bruno [Fuligni, Bruno]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-Fiction
ISBN: 2081385252
Éditeur: Arthaud
Publié: 2017-10-17T22:00:00+00:00

60° 55’ 01” N, 101° 56’ 56” E

Le cosmodrome espionné

Baïkonour (Kazakhstan)

Depuis l’éclatement de l’URSS, la cité de Baïkonour appartient à la république du Kazakhstan, mais les Russes en demeurent les premiers utilisateurs : le pas de tir et la ville sont administrés par la Russie, tout en devant respecter les lois kazakhes, et le maire est désigné conjointement par les deux pays.

Anciennement Leninsk, le cosmodrome a été construit par l’armée, à partir de 1955, dans une partie désertique de la steppe kazakhe. Seul un chemin de fer spécial le reliait au monde. Il s’agissait à l’origine de tirer des missiles intercontinentaux, mais d’année en année la base secrète de l’Armée rouge est devenue un centre de lancement d’engins spatiaux : c’est de là qu’est parti Spoutnik 1 en 1957, puis la fusée qui, en 1961, mit pour la première fois un Terrien sur orbite, Youri Gagarine. En mémoire de ce dernier, les candidats au vol spatial urinent une dernière fois sur la roue arrière gauche du car avant le décollage, comme le fit en son temps le héros soviétique.

Des installations aussi stratégiques, malgré leur isolement, ne pouvaient manquer de susciter l’intérêt des puissances rivales et c’est ainsi que les États-Unis, en pleine guerre froide, parvinrent à en obtenir des photographies aériennes grâce à leur avion-espion U-2, parti du Pakistan.

Ces temps semblent révolus quand, le 1er juillet 1993, le lancement de la fusée Soyouz TM-17 est perturbé par l’apparition dans le ciel d’un « point lumineux orangé assez bien visible à l’œil nu », selon le témoignage du Français Robert Macé, présent ce jour-là. « Tout ce que je peux dire, c’est que les techniciens locaux avaient l’air franchement inquiets à ce moment, puis que tout est redevenu normal et décontracté au bout de vingt minutes », déclare un autre Français, Paul Ramage, également sur place. Parmi les Russes, leur accompagnateur Valentin Zotov s’est montré fébrile, avant de le prendre à la blague « lorsque le même Zotov, dans le car nous ramenant du cosmodrome à l’hôtel de Leninsk, sur le ton de la plaisanterie, nous raconta que ‘‘les petits extraterrestres étaient venus pour observer le lancement’’. »

Le lancement de la fusée Soyouz TM-17 est perturbé par l’apparition dans le ciel d’un « point lumineux orangé assez bien visible à l’œil nu ».

Officiellement, ce serait un panneau publicitaire détaché du lanceur qui aurait créé l’illusion d’un engin furtif en observation dans le ciel, mais cette explication triviale ne saurait suffire aux ufologues : si les Terriens décollent de Baïkonour en vue de conquérir l’espace, comment les extraterrestres pourraient-ils se désintéresser d’une telle base ?

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