Épilogue meurtrier by Petros Markaris

Épilogue meurtrier by Petros Markaris

Auteur:Petros Markaris [Markaris, Petros]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romans policiers et polars, Romans policiers
ISBN: 9782021234602
Éditeur: Seuil
Publié: 2015-11-02T23:00:00+00:00


23

En quittant le bureau de Makridis, je me sens vanné. Je ne vois rien d’autre à faire aujourd’hui et me décide à rentrer chez moi.

– Dépose-moi à une station de trolley, dis-je à Papadakis.

– Vous plaisantez ? Je vous emmène chez vous. Je mets la sirène, qu’on aille plus vite ?

– Non, il n’y a pas le feu.

D’ailleurs la voie est libre et nous allons vite. Vingt minutes plus tard je suis devant mon immeuble. Mon entrée est saluée par des cris et des rires venant du séjour.

J’y retrouve Adriani, Katérina, Phanis et ses parents arrivés de Volos. Sur les cinq, quatre sont hilares, tandis que Prodromos dans son fauteuil regarde devant lui sans un mot.

– Ah, te voilà ! me dit Adriani. Viens te joindre à nous.

Sevasti se lève et me prend dans ses bras.

– Merci, compère, murmure-t-elle.

– Arrête de remercier, tu vas me saper le moral, dit en riant Adriani qui a entendu.

Je me tourne vers Prodromos.

– Salut, Prodromos. Bienvenue.

– Merci, commissaire, répond-il, sans quitter des yeux le plancher.

– Ne fais pas attention, me dit Phanis, ça va s’arranger. C’est le premier jour.

Mais je lis de l’inquiétude dans ses yeux.

– Je sais que c’est difficile, Prodromos, dis-je, mais on en a vu d’autres.

– C’est vrai, mais à l’époque nous étions plus résistants. J’ai monté mon magasin malgré les difficultés, et maintenant je le perds.

– On va serrer les dents et s’en tirer, me devance Katérina. Les idées noires ne servent à rien.

– Sevasti, viens qu’on prépare le repas, dit Adriani, dont la doctrine est que la déprime se soigne par l’action.

Elle a préparé des légumes farcis, plat qu’elle délaissait depuis des mois, mais la surprise, c’est le calmar frit qu’elle sert avec des herbes sauvages. Elle écoute avec satisfaction les soupirs voluptueux qui accueillent les assiettes. C’est sa consolation : je sais qu’elle a dépassé son budget quotidien et que pendant je ne sais combien de jours nous serons réduits aux lentilles et aux fayots avant de retrouver l’équilibre budgétaire.

– Je t’ai trouvé un raki de Crète formidable, tu vas boire ça comme de l’eau, dit-elle à Prodromos en posant devant lui la bouteille et des glaçons dans un bol en plastique.

– Tu oublies papa qui ne boit que du tsipouro, maman, dit Katérina en riant.

– Il n’y a pas que Volos, la Crète, c’est bien aussi, répond sa mère sèchement.

Tout le monde rit, même Prodromos, pour la première fois.

Le repas est à se lécher les doigts. N’étant pas un adepte du raki, je l’accompagne de vin.

– Madame Adriani, si nous avions ouvert une taverne avec toi aux fourneaux, nous serions pleins aux as, dit Phanis.

– Nous aurions tenu trois mois, répond-elle. Qui a de l’argent pour aller à la taverne aujourd’hui ?

Ce qui me fait penser à l’ambiance funèbre d’Athènes la nuit.

Nous avons mangé les tomates et attaquons les poivrons lorsque le portable de Katérina sonne. Elle regarde le numéro et répond : « Qu’est-ce qui se passe, Cedric ? » Tandis qu’elle écoute la réponse, son visage s’assombrit graduellement.



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