Andro by Fred Vargas

Andro by Fred Vargas

Auteur:Fred, Vargas [Fred, Vargas]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Publié: 2010-12-13T07:58:52+00:00


- Qui, voulez-vous dire?

- Qui?

- Chevalier, quelqu'un a tué Marie et c'est de cela qu'il va falloir vous occuper.

- Comment voyez-vous la chose? dit doucement le maire après un silence.

- J'ai été voir les lieux. Vers cinq ou six heures du soir, le jour baisse, mais il ne fait pas nuit noire encore. S'il faut tuer Marie, la grève, même déserte en cette saison, n'est pas l'endroit le mieux approprié, trop à découvert.

Imaginez qu'on la tue dans le bois de pins en arrière de la grève, ou dans la cabane Vauban qui la surplombe, d'un coup de pierre sur le front, pour la descendre ensuite par le sentier abrupt qui conduit jusqu'aux rochers?

L'assassin charge la vieille Marie sur son épaule, elle n'était pas lourde.

- Une plume... Continuez.

- Sur son épaule, jusqu'à la grève où il la dépose face contre les rochers.

Dans la descente, n'y a-t-il pas toutes les chances que l'une des bottines, trop lâche, ne tombe au sol?

-si.

- L'assassin, en disposant le corps, s'aperçoit de la perte de la botte. Il lui faut absolument la retrouver pour permettre de conclure à l'accident. Il ne pouvait imaginer que la mer la déchausserait à nouveau. Il remonte le sentier, jusqu'à la cabane ou jusqu'au bois, cherche dans l'obscurité qui tombe. C'est bourré d'ajoncs et de genêts, et plus en arrière, de pins.

Admettons au mieux qu'il, ou elle, mette quatre minutes pour monter le sentier, quatre minutes pour retrouver la botte, qui est noire, et trois minutes pour redescendre. Cela laisse onze minutes pendant lesquelles le chien de Sevran, errant sur la grève, a largement le temps de croquer un pouce. Vous connaissez ses crocs, une saloperie d'arme, très puissante.

D'ans le soir tombant, agissant vite, l'assassin rechausse la morte sans s'apercevoir de l'amputation. Remettez-nous un cognac.

Chevalier obéit, muet.

- Si on avait retrouvé Marie tout de suite, et donc bottée, on aurait noté l'amputation aussitôt en la déchaussant à l'enquête, et l'assassinat aurait été patent. Une morte ne s'occupe pas de remettre sa botte après qu'on lui a mangé le pied...

- Continuez.

- Mais la marée, chance pour l'assassin, ôte les bottes de Marie, dépose l'une sur les caillasses, emporte l'autre vers l'Amérique. On la retrouve donc pieds nus, amputée, mais les goélands sont là, tout désignés pour expliquer la chose, plutôt mal que bien. Seulement voilà...

86 | P a g e



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