Amityville, la maison du diable by Anson Jay

Auteur:Anson, Jay [Anson, Jay]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

Lorsqu’il fut de retour à la maison, Kathy et lui avaient bien des choses à se raconter ; elle lui rapporta l’incident effrayant qui s’était déroulé dans leur chambre et lui, les propos du barman de Witches’Brew au sujet de la petite pièce rouge dans la cave. Les Lutz en conclurent que quelque chose se passait dans leur maison qu’ils n’arrivaient pas à définir.

— Appelle le père Mancuso, supplia Kathy. Demande-lui de revenir !

L’évêque du père Mancuso était inquiet de la santé du prêtre et vint lui rendre visite, mais celui-ci se sentait mieux ce jour-là. Ils décidèrent de passer ensemble en revue les dossiers accumulés. Presque tout le retard fut comblé rapidement et l’évêque mit les dossiers dans sa serviette pour que son secrétaire puisse les taper à la machine. Le père Mancuso raccompagna l’évêque jusqu’à la porte d’entrée du presbytère, puis retourna à son appartement. Le téléphone se mit à sonner.

Le prêtre portait une paire de gants chirurgicaux en coton blanc qu’il avait trouvés dans un tiroir. Il avait dit à l’évêque qu’il les mettait pour se protéger du froid mais, en réalité, c’était pour cacher ses vilaines cloques. Son téléphone sonna cinq fois avant qu’il ne décroche.

— Allô ! Le père Mancuso à l’appareil !

Une voix lui parvint distinctement de l’autre bout de la ligne.

— Mon Père ? C’est George…

Le prêtre n’en croyait pas ses oreilles. Il entendait George comme si ce dernier était dans la même pièce que lui. Il en fut si surpris qu’il répéta :

— George ?

— George Lutz, le mari de Kathy !

— Oh oui ! Comment allez-vous ?

George éloigna le récepteur de son oreille et regarda Kathy qui se tenait debout près de lui dans la cuisine. « Qu’est-ce qu’il a ? lui murmura-t-il. On dirait qu’il ne se souvient pas de moi ! »

Le père Mancuso se souvenait évidemment de George mais il était abasourdi de l’entendre sans qu’il y ait des bruits statiques.

— Excusez-moi, George. Je ne voulais pas être impoli. Je ne m’attendais pas du tout à votre appel après toutes les difficultés que j’ai eues pour essayer de vous atteindre.

— Oui, répondit George. Je sais ce que vous voulez dire.

Le père Mancuso attendit que George enchaînât mais il tarda à le faire.

— George ? Vous êtes toujours là ?

— Oui, mon Père, répondit George. Je suis là et Kathy est près de moi. Nous aimerions que vous reveniez bénir la maison.

Le père Mancuso pensa à ce qui lui était arrivé lorsqu’il avait béni une première fois la maison des Lutz. Il jeta un coup d’œil à ses mains gantées de blanc.

— Mon Père, pouvez-vous venir tout de suite ?

Le prêtre hésitait. Il ne voulait pas retourner là-bas, mais il ne pouvait pas le dire brutalement à George.

— Écoutez, George, répondit-il enfin, je ne crois pas pouvoir venir maintenant. J’ai encore la grippe, voyez-vous, et le docteur m’a interdit de m’exposer au froid…

— Bien, l’interrompit George, quand pouvez-vous venir ?

Le père Mancuso chercha désespérément à esquiver une réponse qui l’aurait engagé.

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