À Feu Et À Sang by Françoise Bourdin

À Feu Et À Sang by Françoise Bourdin

Auteur:Françoise Bourdin [Bourdin, Françoise]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Belfond
Publié: 2014-04-16T00:00:00+00:00


7

— Pour les biens qui seront encore en ma possession au jour de mon décès, je souhaite qu’ils soient répartis entre mon fils unique, Scott, et mon épouse, Amélie, selon la législation en vigueur. À l’exception de mes fusils, que je lègue à mon cousin David, et de la montre de gousset rangée dans le tiroir de mon bureau et qui avait appartenu à mon père, que je lègue à ma sœur Moïra.

Le notaire releva la tête pour promener son regard sur l’assistance. Amélie était accompagnée par son avocat, Bruce Forbes, et avait demandé que son fils John soit présent pour la soutenir. Scott était venu avec Kate en espérant qu’elle saurait apaiser sa mère en cas de conflit. Enfin David et Moïra étaient là parce qu’ils étaient nommés dans le testament.

— Avez-vous pu établir la liste des biens que possédait M. Angus Gillespie ? s’enquit l’avocat.

— Absolument. Les liquidités du compte d’épargne et du compte courant, des terres agricoles qui étaient des acquisitions récentes, ainsi que quelques parts dans la distillerie de Greenock.

— « Quelques » ?

— J’en ai le compte précis dans le document que je remettrai à chacun de vous.

— Et la distillerie d’Inverkip ?

— Il n’en était plus actionnaire.

— Et la filature ?

— Elle ne lui appartenait pas, elle est un bien propre de M. Scott Gillespie qui l’a héritée de sa mère, Mary.

L’avocat leva les yeux au ciel, puis demanda de façon tranchante :

— J’aimerais consulter tous les actes des cessions de parts concernant les distilleries, avec les montants, les dates, et les droits acquittés.

— Je vous en ferai établir copie, répliqua le notaire sans s’émouvoir.

— Vous mesurez, j’imagine, quelles peuvent être la surprise et la déception de Mme Amélie Gillespie. Le fait que son défunt mari se soit dessaisi de quasiment tous ses biens au profit de son fils et qu’il ne l’ait jamais mentionné est assez inhabituel.

— Mais pas illégal.

— À vérifier !

— Faites donc.

Le notaire marqua une pause avant de reprendre la lecture de ses documents.

— Il y a également un coffre à la banque, et j’ai procédé à son ouverture en présence d’un huissier et de M. Scott Gillespie. Nous avons dénombré neuf bijoux de femme.

— Accompagnés de leurs factures ? intervint l’avocat.

— Non.

— Si l’on ne peut prouver leur antériorité au second mariage de M. Angus Gillespie, ils font donc partie de l’actif.

— Ce sont les bijoux de ma mère, intervint Scott.

— La banque tient forcément un registre des visites de ses clients à la salle des coffres, s’entêta l’avocat. À quand remonte la dernière visite de votre père ?

— Au moment de mon mariage avec Kate. Il est allé chercher la bague de fiançailles de ma mère pour la lui offrir.

— Donc il a eu accès à ce coffre alors qu’il était marié avec Mme Amélie Gillespie. Les bijoux auraient pu y être déposés à cette date et destinés à son épouse pour des occasions futures.

Éberlué, Scott dévisagea l’avocat. Celui-ci eut une ombre de sourire avant de préciser :

— Nous les ferons estimer pour le partage.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.