Une sorcière de lune by Anne Mather

Une sorcière de lune by Anne Mather

Auteur:Anne Mather [Mather, Anne]
La langue: fra
Format: epub
Tags: - Divers
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


6

Tard dans la nuit, Sara ne dormait pas encore, et elle entendit le bruit d'une puissante voiture qui stoppait dans la cour. Ce ne pouvait être que Jarrod. Elle frémit. Pourquoi était-il revenu subitement ? Avait-il parlé à J. K. ? Que s'étaient-ils dit ?

Elle se glissa hors des draps, enfila la robe de chambre posée au pied de son lit, et elle sortit. Elle se dirigea silencieusement vers l'escalier. Elle voulait s'assurer par elle-même qu'il s'agissait bien de Jarrod.

Une portière de voiture claqua, et quelques instants plus tard, une clef tournait dans la serrure. Jarrod entrait tout habillé de sombre, sa peau brune formait un vif contraste avec la clarté de ses cheveux. Grand, mince, se mouvant avec la lenteur et la grâce d'un prédateur, il représentait tout ce qui pouvait émouvoir et troubler Sara. Elle pressa une main sur ses lèvres, espérant ainsi contrôler ses émotions. De toute sa jeune vie, elle n'avait jamais ressenti le besoin de toucher un homme, et n'avait pas encore expérimenté les désirs et la sensualité de son propre corps. Même dans ses rêves les plus fous, elle n'avait imaginé qu'un jour elle serait attirée par un homme qui avait peut-être deux fois son âge. Maintenant, elle devait se rendre à l'évidence. Cependant, elle ne l'aimait pas... L'amour, c'était quelque chose de charmant qui grandissait dans la chaleur et l'affection, et non ce tumulte vibrant d'un désir qui l'enchaînait entièrement.

Sara se détourna, alors qu'il retirait son manteau et jetait un bref regard sur la pile de courrier qui l'attendait dans le vestibule. Elle ne voulait plus penser à lui, plus de cette manière. Cela n'avait pas de sens, c'était stupide... et dégradant ! Après tout, il n'était qu'un homme !

S'enveloppant dans sa robe de chambre, elle lissa ses cheveux et s'apprêta à regagner son lit. Mais elle n'avait pas pris conscience du temps qui s'était écoulé pendant qu'elle reprenait ses esprits. Et Jarrod était là, à deux pas d'elle, la considérant d'un air moqueur.

— Oh ! fit-elle en sursautant.

— Bonsoir, Sara. Quelle gentillesse d'organiser ainsi un comité d'accueil !

— Je n'ai pas... je... excusez-moi !

Elle voulut passer, mais il la retint en saisissant le fin poignet.

— Ne partez pas ! Vous et moi n'avons pas terminé notre conversation.

— Nous ne pouvons pas en parler maintenant, répondit-elle en tremblant. Laissez-moi partir, je vous en prie. Je ne voudrais pas être obligée de réveiller votre père en appelant à l'aide !

— Quelle étrange idée ! Pourquoi appelleriez-vous à l'aide ? murmura-t-il d'une voix altérée.

Il la regarda plus attentivement, lui faisant prendre conscience de la légèreté de sa tenue. Elle ignorait à quel point ses cheveux ondulant sur ses épaules lui donnaient un charme insaisissable. Mais Jarrod ne l'ignorait pas, lui, dont les sens étaient aiguisés par leur précédente altercation suivie par ce voyage rapide et agité depuis Londres, d'où il était rentré, partagé entre la colère et la contrition.

— Mais pour rien... pour rien !

Sara se sentit tout à coup faible et inerte. Il était si tard ; le vent qui soufflait au-dehors les isolait du monde.



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