Planète Nomade by G.-J. Arnaud

Planète Nomade by G.-J. Arnaud

Auteur:G.-J. Arnaud [Arnaud, G.-J.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Anticipation, Science-fiction
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 2000-03-22T23:00:00+00:00


CHAPITRE 17

Le 20 juin 2563 le contrôleur de la Sécurité, Ray Sugar déposa une autre demande pour accéder aux archives mnémoniques concernant l’affaire des cubes. Mais les rapports qu’il désirait visionner n’avaient pas été rédigés par son aïeule mais par un certain Vikar, un scientifique qui était aussi un alpiniste expérimenté. D’après ce qu’en savait Ray Sugar l’homme aurait volontiers abandonné la recherche pour se consacrer totalement à son sport favori. Vikar, mort depuis plus de trente ans, était toujours aussi célèbre dans le monde sportif pour avoir vaincu les falaises les plus abruptes, escaladé les colonnes les plus rébarbatives, mais son fils Manel, âgé de quatre-vingts ans, donna son autorisation pour que Ray accède aux rapports de son père.

Il ne s’agissait pas de mémoires personnels écrits avec une recherche de style, mais du compte rendu sans fioritures de l’expédition au pilier principal de la colonnade ouest, lequel pilier avait reçu comme nom de code « Fémur », à cause de sa vague ressemblance avec l’os du squelette humain.

La préparation de l’expédition avait été faite dans le plus grand secret, et au début il fut convenu que l’escalade s’effectuerait durant les deux brèves heures de nuit que connaissait le Bulb à cette époque. Ce qui, bien sûr, étonna Ray Sugar qui vivait en 2563 où la nuit durait un peu plus de quatre heures désormais. On espérait bientôt atteindre un temps d’obscurité de huit heures.

Cette décision de deux heures d’escalade fut combattue par Vikar, qui calcula qu’il leur faudrait à ce rythme-là environ trente jours pour atteindre la fameuse corniche aux gargouilles. L’expédition ne pourrait progresser au mieux que d’une centaine de mètres chaque nuit et encore, car ensuite elle devrait se camoufler durant vingt-deux heures, avec des risques énormes de chute et de démoralisation du groupe. Déjà les coéquipiers contactés ne souhaitaient plus faire partie de l’expédition.

— Mais si vous vous montrez en plein jour, lui rétorqua le président en personne, les gargouilles vous découvriront et donneront l’alerte. Le trafic des cubes sera arrêté et nous ne saurons pas ce qui se prépare.

Mais il n’y avait pas moyen de faire autrement. On utiliserait les deux heures de nuit et le laps de temps à l’aurore, quand les gargouilles s’abstenaient de venir sur la corniche.

Même le style lapidaire de Vikar laissait transparaître les difficultés et les souffrances des six alpinistes confirmés qui une nuit s’attaquèrent au fameux pilier. Cette excroissance osseuse était totalement lisse sur les premiers huit cents mètres et recouverte d’une sorte d’ivoire très dur à percer pour les pitons. D’ailleurs cette première partie de varappe demanda quinze jours. Il fallut évacuer l’un des participants malade et le moral descendit si bas qu’on envisagea un retour au sol. Jusqu’à ce que par la suite le groupe découvre les cheminées internes au pilier. De véritables canaux médullaires, écrivait Vikar. Mais des canaux desséchés, feuilletés, inquiétants par leur décrépitude. Le scientifique oublia alors son sport favori pour analyser la structure du pilier, et ses conclusions furent catastrophiques. Ce pilier était rongé de bas en haut par une nécrose inconnue, si bien qu’il était d’une grande fragilité.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.