Opération Goliath by Denis Alamercery

Opération Goliath by Denis Alamercery

Auteur:Denis Alamercery [Alamercery, Denis]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2012-12-07T11:30:39+00:00


Jour 5

Au petit matin, après une nuit difficile, entrecoupée de prises régulières de codéine et de paracétamol, je m’assis péniblement sur le bord du lit. Je respirais un peu mieux, mais le bandage m’était devenu insupportable. Je me déshabillai, ôtai les pansements qui m’entouraient le ventre et le thorax, puis filai sous la douche. Je restai presque une heure sous le jet, alternant le chaud et le froid. Je sortis de la petite salle de bains, enfilai un caleçon propre et allai me poster devant un des nombreux miroirs de la chambre. De grands cernes noirs consécutifs à ma nuit agitée me maquillaient les yeux. Je grimaçai en constatant que les hématomes résultant des impacts de balles s’étaient élargis au point de se rejoindre, formant une espèce de motif géant psychédélique sur la majeure partie supérieure de mon corps. Anne frappa deux coups à la porte avant de pénétrer dans la pièce.

— Alors, tu es rentré comme un voleur hier so…

Elle s’interrompit en plein milieu de la phrase et resta plantée devant moi plusieurs secondes, la bouche grande ouverte.

— Tu sais que je vois le fond de ta culotte derrière ta glotte ? dis-je élégamment.

Elle referma le gosier et des larmes lui montèrent aux yeux.

— Mais qu’est-ce qui t’est arrivé ? bafouilla-t-elle.

Je retournai m’asseoir sur le lit en grimaçant et lui fis un résumé détaillé de la veille.

— Et si tu restais tranquille ici pendant que ton copain commissaire s’occupe de l’affaire ? me proposa-t-elle en venant à mes côtés. Tu ne crois pas que tu pousses le bouchon un peu loin ?

— Il ne reste plus que deux jours pour essayer de dénouer ce merdier. Je peux bien tenir encore quelques heures.

Elle leva les yeux au ciel. Je me penchai et l’embrassai au coin des lèvres.

— Si tu pouvais juste m’aider à remettre une bande autour de ma côte fêlée, ce serait génial.

Anne me fit un nouveau pansement, me passa avec tendresse sur le visage une de ses crèmes de jour afin d’atténuer un peu les marques et déclara d’un ton sans appel :

— Je descends te préparer un petit déjeuner reconstituant.

Je m’habillai lentement, fourrai dans mes poches tous mes antalgiques, pris mon revolver et mon téléphone. Après une seconde de réflexion, j’ouvris le tiroir de la table de nuit et enfouis également à titre préventif un sachet de cocaïne. Je descendis les escaliers en m’agrippant à la rambarde et m’affalai à la table de la cuisine. Anne m’apporta un jus d’orange ; deux croissants, un café et des œufs au bacon. J’allais la remercier lorsque son crevard de chien déboula dans la pièce et se jeta sur mon mollet dans l’espoir de le dévorer vivant.

D’un coup de savate dans les miches, j’envoyai valdinguer le bestiau à l’autre bout de la pièce. L’avantage du chihuahua, c’était que ça ne pesait pas plus lourd qu’une idée d’élu centriste.

— PLOPINOU ! s’écria sa maîtresse éperdue.

— C’est bon, je l’ai juste repoussé avec la jambe avant qu’il ne me morde.

Elle se précipita pour ramasser Cerbère et le cajoler.



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