OSS 117 sur un volcan à Abidjan by Josette Bruce

OSS 117 sur un volcan à Abidjan by Josette Bruce

Auteur:Josette Bruce [Bruce, Josette]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage
Éditeur: Presses de la Cité
Publié: 1975-01-15T00:00:00+00:00


CHAPITRE

8

Hubert gara sa 504 sur le parking des Relais. Il descendit et referma la portière en laissant les clés au tableau. Après la pluie, le soleil brillait de nouveau sur la Corniche.

De l’autre côté de l’eau verte de la baie de Cocody, le Plateau dressait le front de hauts buildings ultra-modernes qui lui valaient le surnom flatteur de « Manhattan de l’Afrique ». À cet égard, les vingt et quelques étages de l’immeuble de la Caisse de Stabilisation n’étaient pas sans rappeler la célèbre « Maison de Verre » des Nations-Unies.

Toutes proportions gardées, bien entendu, et les palmiers en moins…

Des filles entretenaient leur bronzage autour de la piscine. Certaines étaient plus que consommables et quelques Africaines apportaient une tache d’exotisme dans le lot.

Sous la toiture festonnée du restaurant circulaire, des serveurs en veste blanche circulaient entre les tables disposées en colimaçon face à la baie. Un hors-bord s’éloignait en déroulant un sillage d’écume.

En plus de l’hôtel proprement dit, il y avait des studios indépendants qu’il était possible de louer au mois où à l’année. Situés en contrebas de la petite route d’accès privée, parallèlement au rivage, ils bénéficiaient d’une vue imprenable sur l’eau et sur le Plateau.

D’après Forestier, Roger Locquin occupait l’un d’eux, le dernier de la rangée.

Hubert contourna la piscine et ses baigneuses pour emprunter la petite allée cimentée qui les desservait.

Il se sentait plus léger, débarrassé de l’impression pénible qu’il éprouvait depuis la nuit précédente. Paris avait pratiquement donné son accord et c’était comme si une hypothèque avait été levée, une obscure tension dissipée.

Au cours de la discussion qu’ils venaient d’avoir, Hubert avait retrouvé le Forestier d’antan. De son côté, celui-ci semblait soulagé d’un grand poids et s’était montré beaucoup plus décontracté.

Il avait dû craindre jusqu’au dernier moment que Paris lui donne l’ordre de tirer dans le dos d’Hubert, ce qui l’aurait placé devant un cruel dilemme.

Entre l’amitié et la raison d’État, le choix n’était jamais facile.

Les instructions émanaient heureusement de la plus haute direction et lui évitaient ainsi un cas de conscience. Dans la mesure où Paris donnait le feu vert pour Roger Locquin, il y avait quatre-vingt-dix-neuf chances sur cent pour qu’il en soit de même pour Claude Fargeaux.

Car celui-ci n’était pas du tout un inconnu pour les gens du SDECE. De son vrai nom, il s’appelait Jacques Malvoisin. Sa qualité de protégé personnel du grand chef des services « parallèles » lui avait valu une totale impunité pendant de longues années. Encore maintenant, il bénéficiait d’appuis auprès de hautes personnalités, ce qui expliquait qu’aucune action n’ait pu être engagée contre lui.

Son travail de « barbouze » ne s’était pas borné à organiser la protection des chefs d’État africains, ou le renversement de ceux qui avaient cessé de plaire. Sous le couvert de la coopération, des entreprises créées pour la circonstance avaient réalisé de fabuleux bénéfices destinés à alimenter les caisses noires des réseaux souterrains.

Ceux qui essayaient de démasquer ou de dénoncer ce genre de pratiques étaient achetés ou éliminés sans pitié.

Lorsque la dissolution des réseaux parallèles avait été décidée, Roger Locquin avait payé les pots cassés.



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