Les gens heureux lisent et boivent du café by Agnès Martin-Lugand

Les gens heureux lisent et boivent du café by Agnès Martin-Lugand

Auteur:Agnès Martin-Lugand [Martin-Lugand, Agnès]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman
ISBN: 9782954377902
Publié: 2012-12-26T23:00:00+00:00


Je conduisais tranquillement en direction de mon cottage. Finalement, je conservais une partie de mes réflexes. Je devais reconnaître que je roulais au pas, totalement accrochée à mon volant, encore le syndrome de la petite vieille. Je fus perturbée par une voiture qui me colla. Le conducteur fit des appels de phares. Je ralentis volontairement. La réaction fut immédiate, il déboîta d’un coup de volant et me fit une queue de poisson. Je reconnus la voiture d’Edward. Il voulait la guerre, il allait l’avoir.

Devant chez moi, je serrai le frein à main et partis en courant chez lui.

— Ouvre tout de suite cette porte ! hurlai-je en tambourinant. Sors de là immédiatement.

Je me mis à faire les cent pas en continuant à lui crier dessus. Je n’en pouvais plus, j’attrapai des cailloux par terre et les envoyai valdinguer contre sa porte et ses fenêtres.

— Tu es complètement cinglée ! cria-t-il en sortant enfin de chez lui.

— C’est toi le malade. Tu n’es qu’un chauffard doublé d’un connard fini ! On va régler nos comptes une bonne fois pour toutes.

— Va cuver ailleurs.

— Je suis pire qu’une sangsue. Plus tu me diras de partir, plus je resterai.

— J’aurais mieux fait de te laisser moisir sur la plage.

— Tu ne sais pas de quoi tu parles, explosai-je en lui tapant dessus. Tu ne sais rien.

Je cognais de toutes mes forces, j’essayais de le griffer. Il se défendait mollement en esquivant mes attaques simplement avec ses bras.

— Calme-toi ! entendis-je Félix me dire derrière moi.

Il passa un bras autour de ma taille, me souleva et m’éloigna d’Edward. Je continuai à frapper dans le vide.

— Lâche-moi, je vais l’étriper.

— Ça ne vaut pas le coup, me répondit-il en resserrant sa prise autour de moi.

Je lançai mes pieds pour pouvoir lui donner un bon coup d’escarpins pointus.

— Protège tes bijoux de famille, connard, hurlai-je.

— Enferme-la, tonna Edward. C’est une folle furieuse.

— Ta gueule.

La réplique de Félix me fit arrêter de gesticuler. Quant à Edward, il parut décontenancé et le fixa, les yeux grands ouverts. Puis il secoua la tête.

— Aussi givrés l’un que l’autre, marmonna-t-il, prêt à rentrer chez lui.

— Reste là, on n’en a pas fini, lui dit Félix.

Il me posa, et prit mon visage en coupe.

— Tu vas me promettre de rentrer chez toi, et d’y rester, d’accord ?

— Non.

— Laisse-moi régler ça. Va te mettre au lit et dors. On se voit demain. Fais-moi confiance, tout ira bien.

Il embrassa mon front et me poussa plus loin. Je titubais plus que je ne marchais, en me retournant tous les deux pas. Félix et Edward étaient toujours au même endroit, je n’entendais rien de leur accrochage.

Arrivée chez moi, je me traînai et me glissai sous la couette. Malgré mon inquiétude pour Félix, j’étais épuisée. La tension, l’alcool, la fatigue vinrent à bout de mes résistances.



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