Les Monarques de Bi by G.-J. Arnaud

Les Monarques de Bi by G.-J. Arnaud

Auteur:G.-J. Arnaud [Arnaud, G.-J.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science Fiction
ISBN: néant
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1972-04-03T16:00:00+00:00


CHAPITRE IX

Dune avait l’impression que son mari se décourageait peu à peu depuis que l’état d’alerte permanent avait été décidé par le Conseil. Ne pouvant plus assister aux séances militaires, il essayait d’être reçu par le régent qui prétextait la gravité de la situation pour le renvoyer à son aide de camp. Ce dernier se contentait de lui rendre compte des opérations entreprises dans les villages bios, pour retrouver, d’une part les déserteurs, et d’autre part les deux humains venus de Mara. L’aide de camp était un homme triste, grave sans la moindre fantaisie. Il égrenait d’une voix monocorde les chiffres des Bios abattus ou capturés pour être questionnés.

— Mais que faites-vous des prisonniers ?

— Nous avons créé un camp à l’extérieur de la base.

— Avez-vous retrouvé un seul déserteur ? Un seul voyageur de l’espace ?

L’aide de camp le fixait alors d’un regard vide.

— Non, mais ce n’est qu’un début. Nous envisageons un grand plan.

— Allez-vous massacrer toute la population de la planète pour obtenir un résultat risible ? s’emportait Parson.

— Monsieur le procureur colonial, vous n’avez pas le droit d’intervenir dans nos affaires. Je suis seulement tenu à vous donner un bref communiqué de la situation.

— Je veux rencontrer le régent-chef…

— Le régent-chef ne se trouve pas dans la base en ce moment. Demain, peut-être…

Mais, le lendemain, l’aide de camp invoquait une autre raison et Parson se consumait de rage et d’incertitude. Dune essayait d’adoucir ces heures difficiles en évitant de parler de ce qui bouleversait Parson.

Depuis que l’état d’alerte permanent avait été instauré, on ne trouvait plus d’alcool à acheter dans les magasins de l’armée et Parson souffrait de cette privation. Il avait liquidé toutes ses provisions et, lorsqu’il était chez lui, il passait des heures enfoncé dans un fauteuil, le regard vide.

— Tu devrais sortir dans le patio, lui disait Dune.

Il haussait les épaules. Le patio ! Quelques mètres carrés de terre entre les hauts murs avec une coupole en matériau transparent résistant à n’importe quelle attaque.

— Viens voir mes plantes.

Parfois, il s’approchait de la baie, regardait les curieux arbres de Bi, les autres végétaux qui formaient une tache luxuriante dans ce patio tracé au carré, sans la moindre fantaisie. De l’autre côté, il pouvait voir les fenêtres de l’appartement d’Ogan. Le régent se méfiait de ce voisinage très certainement, car il maintenait constamment une teinte foncée sur ses vitres photochromisques. Jamais il n’avait vu l’officier supérieur s’intéresser à la végétation du patio. Il était même surpris qu’il ait pu laisser subsister cet îlot de verdure.

— Regarde ces arbres comme ils sont curieux. Leur tronc a beaucoup enflé, ces derniers temps. On dirait des plantes de zones désertiques. Il y a aussi ces sortes de lianes qui rampent sur le sol et qui donnent des fleurs merveilleuses. Les enfants aiment bien s’amuser dans ce coin. Ils font des plantations. Ils ont déjà récolté de petites graines qu’ils font griller. Le laboratoire a affirmé qu’elles n’étaient pas dangereuses.

— Les Monarques doivent trouver ces jeux ridicules, grommela Parson. Leurs rejetons, pendant ce temps, s’entraînent au combat rapproché et au maniement des armes.



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