Leaphorn et Chee T03 Dieu qui parle by Tony Hillerman

Auteur:Tony Hillerman [Tony Hillerman]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782869303775
Éditeur: Rivages/Noir
Publié: 1990-12-14T23:00:00+00:00

15

Leaphorn appela Kennedy de sa chambre d’hôtel et le trouva chez lui.

— Je l’ai. Il s’appelle Elogio Santillanes. Mais j’ai besoin de vous pour vérifier les empreintes et voir si l’Agence a quelque chose sur lui.

— Qui ça ? questionna Kennedy qui semblait endormi. De qui parlez-vous ?

— De l’homme trouvé à côté des rails. Vous vous souvenez ?

— Celui pour lequel vous m’avez traîné là-bas dans des conditions affreuses afin que je jette un coup d’œil.

— Oh, fit Kennedy. Ouais. Santillanes, alors. Un hispano-américain du coin, alors. Comment vous avez fait pour l’identifier ?

Leaphorn lui expliqua tout, depuis Saint Germain jusqu’à Perez et au numéro d’ordonnance, sans omettre le petit homme aux cheveux roux qui surveillait peut-être (mais peut-être seulement) l’appartement de Santillanes.

— C’est chouette d’avoir de la chance, commenta Kennedy. D’où vous appelez, bon Dieu ? Vous êtes à Washington, là ?

Leaphorn lui donna le nom de son hôtel.

— Je vais rester là… ou du moins c’est là que je serai pour recevoir des messages. Est-ce que vous allez appeler Washington ?

— Pourquoi pas ? fit Kennedy.

— Est-ce que vous voulez bien leur demander de me faire savoir ce qu’ils trouveront ? Et puisqu’ils ne le feront probablement pas, est-ce que vous voulez bien m’appeler dès qu’ils vous rappelleront ?

— Pourquoi pas ? répéta Kennedy. Vous allez rester sur place jusqu’à ce que nous sachions quelque chose ?

— Pourquoi pas ? dit Leaphorn à son tour. Ça ne devrait pas prendre longtemps avec le nom. Soit ils ont ses empreintes, soit ils ne les ont pas.

Ça ne prit pas longtemps. Leaphorn regarda les informations de fin de soirée. Il sortit faire un tour dans ce qui s’était maintenant converti en une brume légère, froide et humide. Il acheta l’édition du lendemain du Washington Post qu’il lut au lit. Il se réveilla tard, prit son petit déjeuner dans la cafétéria de l’hôtel et trouva son téléphone qui sonnait quand il regagna sa chambre.

C’était Kennedy.

— Gagné, fit Kennedy. Je fais figure de héros aux yeux de l’Agence ce matin… ce qui va durer à peu près jusqu’au coucher du soleil. Votre Elogio Santillanes était dans leurs fichiers d’empreintes. C’était l’un des relativement rares survivants des chefs de l’opposition de gauche tout ce qu’il y a de moins loyale au régime Pinochet au Chili.

— Tiens. Voilà qui est intéressant.

Mais qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ? Qu’est-ce qui pouvait attirer un politicien chilien à Gallup, Nouveau-Mexique ? Qu’est-ce qui pouvait susciter chez quelqu’un comme lui un intérêt pour un Chant de la Nuit exécuté quelque part au-delà de Lower Greasewood ?

— Ils se demandaient ce qui lui était arrivé, poursuivait Kennedy. Il n’était pas véritablement sous surveillance rapprochée, mais l’Agence essaye de garder l’œil sur ce genre de personnages. Elle essaye de suivre leurs déplacements. Surtout ce groupe-là à cause de cette voiture piégée il y a quelque temps. Vous vous souvenez de ça ?

— Très vaguement. Ça touchait le Chili ?

— Oui. L’un des membres du groupe auquel ce

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