Le voyage d'Hawkwood by Kearney Paul

Auteur:Kearney,Paul [Kearney,Paul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
ISBN: 2268052281
Éditeur: Edition du Rocher
Publié: 2004-03-31T16:00:00+00:00

Le roi Mark d’Astarac et son escorte arrivèrent juste avant l’aube, après avoir voyagé toute la nuit dans la tempête de neige. Lorsque le monarque d’Astarac fut conduit dans la tente d’Abeleyn, son visage était gris sous son masque de glace et de neige, et sa barbe de jeune homme avait été recouverte de blanc.

Abeleyn avait eu bien du mal à s’extirper des grandes profondeurs, du trou sans lumière d’un sommeil paisible, mais il chassa sa fatigue et hurla des ordres à son escorte. Mark avait à peine deux cents hommes avec lui, qui furent conduits dans les tentes hebrioniennes pour leur éviter le dur labeur de monter les leurs sous les rafales de neige qui continuait à hurler sur les pics des montagnes. Des serviteurs couraient dans tous les sens, comme des hommes possédés, allumant des braseros supplémentaires et traînant des plats de nourriture et de boissons pour les hommes d’Astarac frappés par le froid. Les gardes du corps du roi Mark rejoignirent ceux d’Abeleyn à l’entrée de la tente, les deux groupes se mesurant du regard d’un air quelque peu désapprobateur, jusqu’à ce qu’une âme éclairée sorte une outre de liqueur d’orge et la fasse passer.

Vêtu de vêtements secs et assis devant un brasero étincelant, le roi Mark retrouva lentement un visage humain. Il y eut peu de cérémonie entre Abeleyn et lui ; les deux hommes avaient passé beaucoup de temps ensemble lorsqu’ils étaient petits, chahutant dans des conclaves passés pendant que leurs pères contribuaient à décider du destin du monde. Mark avait un creux blanc à un sourcil : Abeleyn lui avait ouvert le front avec une épée à lame de plomb. Ils avaient partagé les jeunes filles et le vin, et avaient à peu près le même âge. À présent, ils étaient assis dans la tente d’Abeleyn dans un esprit relativement cordial et sirotaient de la bière chaude en écoutant le tohu-bohu, qui se calmait peu à peu, produit par l’arrivée des Astaraciens dans le camp hebrionien.

Mark désigna d’un signe de tête le gerfaut perché, les yeux fermés, au bout du petit lit de camp d’Abeleyn.

— C’est celui de Golophin, n’est-ce pas ?

— Oui. Lui et son maître dorment. Il sera de nouveau plein de vie plus tard, sans doute.

Mark lui fit un grand sourire, dévoilant des dents blanches et régulières sur son visage carré.

— Saffarac a un hibou comme démon familier. Un hibou – je ne vous le fais pas dire ! Et bien sûr, il le fait voler la journée sans réfléchir et les gens qui le voient font le signe du Saint pour conjurer le mauvais sort.

Ils rirent ensemble et Abeleyn leur resservit de la bière bouillante.

— Vos hommes et vous semblez être quelque peu pressés, cousin.

Lui et Mark n’étaient pas parents, mais les rois utilisaient souvent ce terme, impliquant que tous les membres des familles royales étaient quelque peu parents.

— En effet et je vais vous dire pourquoi. Voyagez-vous avec des ecclésiastiques dans votre entourage, Abeleyn ?

Abeleyn sirota sa bière, grimaçant tant elle était chaude.

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