Le Miracle de la pleine conscience - Manuel pratique de méditation by Thich Nhat Hanh

Le Miracle de la pleine conscience - Manuel pratique de méditation by Thich Nhat Hanh

Auteur:Thich Nhat Hanh [Hanh, Thich Nhat]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 978-2290011072
Éditeur: J'ai Lu - 2008
Publié: 2016-05-25T16:00:00+00:00


VI

La nature de l’ultime perfection

Je vous ai parlé de la contemplation sur l’interdépendance. Bien entendu, toutes les méthodes de recherche de la vérité doivent être considérées comme des moyens et non des fins en elles-mêmes ou comme l’absolue vérité. La méditation sur l’interdépendance vise à supprimer les fausses barrières de la discrimination pour que l’on puisse pénétrer l'harmonie universelle de la vie. Elle ne vise pas à produire un système philosophique, une philosophie de l’interdépendance.

Herman Hesse, dans Siddhartha, n’avait pas encore perçu cela ; c'est pourquoi son roman expose une philosophie de l’interdépendance qui nous surprend par sa naïveté. L’auteur nous offre une image dans laquelle tout est intimement relié, un processus où aucun défaut ne peut être trouvé : tout doit s’emboîter dans un système indéréglable de dépendances mutuelles et dans lequel il est impossible de considérer la question de la libération dans ce monde.

Selon les enseignements de notre tradition, la réalité a trois natures : la construction mentale, l’interdépendance et la nature de l’ultime perfection.

La négligence, l’observation superficielle et les préjugés nous masquent généralement la réalité derrière un voile d’opinions et de vues erronées. C’est ce que nous appelons voir la réalité au travers de notre construction mentale.

La construction mentale est une illusion de réalité qui conçoit la réalité comme un ensemble de petites entités et de « moi » séparés. Pour percer ce voile, le pratiquant médite sur l’interdépendance ou sur l’interrelation des phénomènes dans les processus de création et de destruction. Ces considérations sont une voie de contemplation et d’expérimentation du pratiquant de la réalité en soi-même, non la base d’une doctrine philosophique. En s’attachant simplement à un système de concepts, on ne peut que se retrouver bloqué. Cette méditation sur l’interdépendance nous aide à pénétrer la réalité pour ne faire qu’un avec elle, et non à nous empêtrer dans une opinion philosophique ou une méthode de méditation. Le radeau nous sert à traverser la rivière, mais une fois de l’autre côté, il ne faut pas le porter sur le dos. Le doigt qui montre la lune n’est pas la lune.

Finalement, le pratiquant parvient à la nature de l’ultime perfection - une réalité libre de toute vue erronée produite par les constructions mentales. La réalité est la réalité. Elle transcende tous les concepts. Aucun concept ne peut la décrire de manière adéquate, pas même celui de l’interdépendance. Pour s’assurer que l’on ne puisse pas s’attacher à un concept philosophique, notre enseignement parle des trois « non-natures ». Cela empêche l’individu d'être prisonnier de la doctrine des trois natures. L’essence de l’enseignement du bouddhisme Mahayana repose sur ce point.

Lorsque la réalité est perçue dans sa nature de perfection ultime, le pratiquant a atteint un niveau de sagesse appelé « esprit de non-discrimination » : une communion merveilleuse dans laquelle il n’est plus fait de distinction entre sujet et objet. Cela n’est pas un état lointain et inaccessible. Chacun d’entre nous, en persistant à pratiquer, ne serait-ce qu’un peu, a la possibilité au moins d’y goûter.

Sur mon bureau, j’ai un tas de demandes de parrainage d’orphelins[1].



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