La petite maison dans la prairie by Laura Ingalls Wilder

La petite maison dans la prairie by Laura Ingalls Wilder

Auteur:Laura Ingalls Wilder [Ingalls Wilder, Laura]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Chapitre 14

LE CAMP INDIEN

Jour après jour, il faisait plus chaud. Le vent lui-même était chaud.

— On croirait qu’il sort d’un four, déclarait Maman.

L’herbe jaunissait. L’univers entier n’était plus que vagues vertes et or sous un ciel de feu.

Vers midi, le vent tombait. Les oiseaux se taisaient. Il régnait un silence tel que Laura entendait les écureuils pousser leurs petits cris dans les arbres des bords de la rivière. Un vol de corbeaux passa soudain au-dessus de sa tête en poussant des croassements rauques et brefs. Puis le silence retomba.

Maman dit qu’on était à la mi-été.

Papa se demanda à voix haute où les Indiens étaient partis. Il expliqua qu’ils avaient quitté leur petit camp sur la prairie. Un jour, il demanda à Laura et à Marie si elles aimeraient aller voir l’emplacement de ce camp.

Laura bondit et battit des mains, mais Maman s’y opposa :

— C’est si loin, Charles. Et avec cette chaleur.

Les yeux bleus de Papa pétillèrent.

— Cette chaleur ne fait rien aux Indiens et elle ne nous fera rien à nous non plus, déclara-t-il. Venez, les petites filles.

— Est-ce que Jack peut nous accompagner, s’il te plaît, Papa ? supplia Laura.

Papa avait déjà pris son fusil, mais il regarda Laura, il regarda Jack, puis il se tourna vers Maman et reposa son fusil sur les crochets.

— D’accord, Laura, dit-il. J’emmène Jack, Caroline, et je te laisse le fusil.

Jack se mit à sauter autour d’eux, agitant son moignon de queue. Dès qu’il eut compris quelle direction ils allaient prendre, il les dépassa et alla trotter en tête. Papa le suivait et derrière lui venaient Marie, puis Laura. Marie gardait sa capeline sur la tête, mais Laura laissa très vite la sienne pendre dans son dos.

Le sol était chaud sous leurs pieds nus. Les rayons du soleil transperçaient leurs robes fanées et leur picotaient les bras et le dos. L’air était vraiment aussi brûlant qu’au sortir d’un four et l’odeur dont il était chargé n’était pas sans rappeler celle du pain. Papa leur dit que cette odeur provenait de toutes les graines de graminées qui mûrissaient.

Ils s’enfonçaient toujours plus avant dans la vaste prairie. Laura se sentait rapetisser. Papa lui-même ne lui semblait plus aussi grand qu’il l’était en réalité. Au bout d’un très long temps, ils descendirent enfin dans le petit vallon où les Indiens avaient campé.

Jack fit lever un gros lapin. Quand ce dernier jaillit des herbes, Laura sauta en l’air.

Papa ordonna vivement au bouledogue :

— Laisse-le partir, Jack ! Nous avons assez de viande.

Jack s’assit donc et suivit des yeux le gros lapin qui s’enfuyait en bondissant vers le fond de la cuvette.

Laura et Marie examinaient les parages. Elles demeuraient auprès de Papa. Des arbustes poussaient sur les pentes du vallon – des cornouillers, parsemés de petites baies roses et des sumacs dressant leurs cônes verts, tout en révélant ici où là une feuille rouge vif. Les capitules des gerbes d’or devenaient gris et les pétales jaunes des marguerites dorées pendaient du cœur en se fanant.

Tout cela se trouvait caché dans le petit vallon secret.



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