La guerre de Sécession by Keegan John

La guerre de Sécession by Keegan John

Auteur:Keegan, John [Keegan, John]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
Publié: 2011-02-23T23:00:00+00:00


L’absence de sang-froid de Hooker troubla Lincoln, qui passa la première quinzaine de mai 1863 à essayer de lui redonner courage, quand il ne cherchait pas tout simplement à contrôler ce que le général faisait ou avait l’intention de faire. Le 6 mai, le président avait enfin appris qu’une grande bataille avait été livrée, « sans succès pour nous », et que l’armée du Potomac s’était retirée sur la rive nord de la Rappahannock. Tenant à la main le télégramme qui lui annonçait la nouvelle, le visage terreux d’anxiété, il faisait les cent pas à la Maison-Blanche en répétant les mots : « Mon Dieu, mon Dieu ! Que va dire le pays ? Que va dire le pays ? » Cet après-midi-là, il décida de partir sur-le-champ rencontrer Hooker pour l’interroger. Lorsqu’il arriva au quartier général de l’armée du Potomac, il tint une conférence avec les officiers supérieurs qu’il déçut en ne faisant aucune allusion à la bataille de Chancellorsville. Il ne leur donna pas davantage l’occasion d’évoquer le renvoi de Hooker, quoique plusieurs commandants de corps l’eussent souhaité. Néanmoins, certains critiques de Hooker envisagèrent de se rendre à Washington pour exposer directement le problème à Lincoln, loin du regard de leur supérieur, et suggérer son remplacement par George Meade, un des commandants de corps. Ils durent y renoncer, car Meade refusa cette nomination éventuelle.

Lincoln s’entretint également en privé avec Hooker et, comme à son habitude, donna au général une lettre dans laquelle il exprimait ses vues et posait des questions précises. Il tenait avant tout à connaître les intentions du général alors même que les confédérés étaient manifestement toujours en position dominante sur le théâtre des opérations. Hooker envoya à Lincoln une réponse écrite étrangement évasive. Il disait avoir élaboré un plan qu’il révélerait si Lincoln le désirait. Une semaine plus tard, le 13 mai, il lui écrivit de nouveau pour annoncer qu’il envisageait une offensive de l’autre côté de la Rappahannock quoiqu’il se trouvât en infériorité numérique, appel aux accents familiers depuis l’époque de McClellan. Tout comme celui-ci, il réclamait des renforts. Lincoln demanda à le voir à Washington. Abandonnant son plan d’attaque contre Lee, Hooker partit immédiatement. À son arrivée, on lui remit une nouvelle lettre du président et on lui intima l’ordre de conserver ses positions en Virginie et de se contenter de garder l’œil sur Lee. On l’informa également que Lincoln recevait des manifestations de mécontentement de ses subordonnés immédiats, ce qui était parfaitement vrai. Certains généraux avaient écrit au président ou lui avaient rendu visite à Washington. Avec audace, Hooker exigea des noms, ce qui lui fut refusé, et défia alors le président d’interroger tous les généraux qui se présentaient dans la capitale.

Hooker dut comprendre que le rideau se tirait sur lui. Il s’était trouvé impliqué dans une campagne de rumeurs contre son prédécesseur, Burnside, et il savait que la confiance était sapée. En outre, la crise du commandement s’accentuait : Lee avait commencé son plan pour porter la guerre au Nord, préfigurant la campagne de Gettysburg.



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