La fille qui tomba sous Féérie et y mena les festoiements by Catherynne M. Valente

La fille qui tomba sous Féérie et y mena les festoiements by Catherynne M. Valente

Auteur:Catherynne M. Valente [Valente, Catherynne M.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure, Mondes Imaginaires, Voyage, Féérie, Grandir
Éditeur: Balivernes Éditions
Publié: 2017-02-14T17:45:36+00:00


CHAPITRE XI La Physicke des Épopées

Dans lequel Septembre échafaude un plan rien qu’à elle, interroge une fille à propos d’un prince, découvre une science bien étrange et apprend ce que tout le monde sait.

La lune de cristal projetait un VII spectral sur les remparts assoupis de Tain. Les ombres dormaient dans les fontaines ou drapées sur les statues d’anciens Rois et Reines de Féérie-du-Dessous, si anciens qu’on avait perdu leur nom. Dans le Pavillon de Flottepavé, un homme d’apparence sereine, et fait de marbre vert, brandissait une balance. Sur l’un des plateaux de cuivre reposait une plume, sur l’autre les ombres de plusieurs Hobgobelins et Peris. Une demoiselle Centaure, ses quatre pattes ramassées sous elle, ronflait sous la posture d’albâtre d’un jeune homme en deuil portant une lyre sur le dos. Des ballons erraient encore comme des fantômes dans les rues, poursuivant leurs propres exploits. L’air sentait le feu d’artifice consumé et les reliefs du merveilleux festin tombaient ou glissaient lentement des tables, chassés par le vent qui remontait des fleuves jumeaux.

Septembre s’était confortablement installée dans un panier de marbre tenu par une statue de pierre sombre qui représentait une dame au regard rusé et capable, la chevelure parsemée d’une cascade d’immenses grenades mûres. Samedi dormait recroquevillé tout près d’elle. Aubergine nichait au pied de l’effigie. A-à-L avait enroulé son corps et sa queue autour de l’ensemble.

Septembre s’éveilla la première. La ville entière ronflait encore. Elle resta tout d’abord couchée, admirant les vagues étoiles et le sommet vacillant des tours. Rien ne s’était passé exactement comme elle le voulait. Peut-être que, si elle n’avait pas eu autant de pitié pour sa propre ombre, la Magie du Désir aurait fonctionné. Mais maintenant… maintenant, elle allait devoir trouver autre chose. Quelque chose d’oblique, de côté et à l’envers, comme l’avait dit le Duc. Septembre regarda Samedi, puis la grande masse de l’ombre d’A-à-L. Étaient-ils ses amis ou ceux d’Halloween ? Son Samedi à elle l’aurait protégée contre le monde entier, mais les ombres restaient des étrangères, en fait. D’autres personnes avec la même forme et le même nom. Ainsi, Samedi ne lui aurait jamais volé son premier baiser sans même un remerciement. Ne l’aurait jamais transformée en Fée alors qu’elle lui avait dit de n’en rien faire. Mais en était-elle sûre ? Certains aspects de ce Samedi devaient bien exister dans l’autre, de même qu’elle apercevait des bribes de son doux et tendre ami dans l’enfant facétieux qui dormait juste à côté d’elle.

Elle se sentit soudainement très secrète. Le manteau couleur de vin approuva. Il se referma étroitement comme pour dire : Oui, ne dis rien à personne. Nous ne sommes pas en sécurité, ici. Elle devait se protéger. Personne ne s’en chargerait à sa place. Un plan commençait à montrer le bout de son museau en elle, lentement, mais gagnant en force.

Septembre se releva sans réveiller le Marid. Prenant soin de rester silencieuse, elle émergea du panier, en sortit et descendit de la statue, puis posa légèrement le pied sur un



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