La Porte du Traître by Edgar Wallace

Auteur:Edgar Wallace [Wallace, Edgar]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier/Mystère
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2016-09-18T13:50:25+00:00

XI

Le prince de Kishlastan savait organiser des fêtes dont l’éclat et la splendeur n’excluaient cependant pas une certaine vulgarité, mais il savait aussi donner des dîners d’une élégance et d’un goût raffinés.

Vêtu d’un impeccable habit de soirée, il pénétra dans la salle à manger lambrissée de son appartement et examina la table. N’eussent été les tons de cuivre de sa peau, et le turban blanc qui le coiffait, on n’aurait pu le distinguer de n’importe quel autre gentleman britannique.

Colley Warrington, arrivé une demi-heure avant les invités, inclina la tête en signe d’approbation.

« Voici qui enchantera le colonel », murmura-t-il en posant son doigt sur la carte des vins qui ne comportait qu’un petit nombre de crus parfaitement choisis.

Le prince eut une moue :

« Je considère, pour ma part, ce dîner comme une corvée des plus ennuyeuses. Je suis certain qu’il eût été possible de décider miss Joyner à y prendre part…, si l’on avait vraiment voulu s’en donner la peine. »

Colley répondit par un sourire aimable au sarcasme de son hôte.

« Vous vous trompez. Ç’eût été, au contraire, une grave erreur de tactique. D’abord, elle aurait certainement refusé, et, ensuite, cela m’aurait considérablement gêné pour mener à bien ma… ma petite entreprise.

— Vous ne lui avez même pas écrit, poursuivit Riki avec humeur. Elle est, maintenant, en droit de supposer que nous avons définitivement renoncé à elle…, et que nous sommes encore si confus de l’affaire des perles que nous n’osons même plus la revoir. Pourtant, Colley, il me la faut… J’ai besoin d’elle. Quand je ne la vois plus, je suis malheureux. Si vous lui aviez écrit…

— Je lui ai écrit, coupa Colley avec calme. Je lui ai dit que vous donniez un dîner auquel assisterait le colonel de Dick Hallowell, et j’ai ajouté que je craignais fort de la voir refuser notre invitation.

— Vous êtes un imbécile. Pourquoi lui avez-vous dit cela ?

— Parce qu’il était indispensable de la persuader que vous êtes, avant tout, soucieux de sa réputation. Je lui ai signalé, en outre, que Diana Martyn serait au nombre des invités et, comme elle ne tient pas à la rencontrer…

— Il eût été facile de demander à Diana de s’abstenir.

— Certes. Mais, en agissant comme je l’ai fait, j’ai rendu service à la petite Joyner. Il faudra bien, maintenant, qu’elle me réponde, ne serait-ce que pour me dire qu’en aucun cas, avec ou sans Diana, elle n’acceptera mes invitations. Si elle ne le fait pas, la prochaine fois que je l’inviterai, elle ne pourra refuser.

— Quand pensez-vous qu’il sera possible de l’inviter de nouveau ?

— Quand Votre Excellence aura quitté l’Angleterre, dit lentement Colley. Car il est de la plus extrême importance que vous soyez assez loin de Londres lorsque certains événements se produiront. Il faudra qu’à ce moment tous les passagers du paquebot sur lequel vous voyagerez puissent témoigner de votre innocence.

— Espérez-vous réussir ?

— J’en suis sûr. Et si je ne craignais d’irriter Votre Excellence en me mêlant de ce qui ne me regarde

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