LES VOLEURS D’OR by Georges Le Faure

LES VOLEURS D’OR by Georges Le Faure

Auteur:Georges Le Faure [Le Faure, Georges]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romans - Aventures
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2011-02-26T16:00:00+00:00


– La concurrence, monsieur l’inspecteur, gouailla l’Irlandais ; probable que les terrains que nous visons jouissent d’une bonne réputation, et alors, tout le monde tient à leur rendre visite.

Il ajouta, en frappant sur la crosse de sa carabine :

– Je crois qu’il faudra jouer de ça…

Jean sursauta sur sa selle, non que l’idée d’une arme à feu l’émotionnât le moins du monde, mais c’étaient là des mœurs toutes nouvelles pour lui et l’on comprendra que sa correction d’ancien officier s’émût, au premier abord, de ces procédés de flibustiers.

– Mais je croyais que maintenant c’était le sort qui décidait les emplacements.

– Point ; c’est-à-dire qu’il est question de faire voter une loi comme ça au Volksraad ; mais c’est toujours au premier arrivant que les terrains appartiennent.

Jean, durant cette courte explication, mordillait sa moustache, mécontent d’apprendre cela, ne se sentant pas l’homme de la situation, répugnant à jouer un semblable rôle, et d’un autre côté hésitant à trahir la confiance qu’avaient eue en lui les directeurs de la compagnie.

Il donna l’ordre néanmoins de dételer le chariot, de parquer les bœufs, d’entraver les chevaux et, après avoir mangé sommairement le contenu d’une boîte de conserves arrosé d’une bouteille de bière, se retira dans sa tente pour y méditer tout à loisir sur sa rencontre avec Henry Kinburn et les espérances mises à nouveau en lui à la suite de cette rencontre.

Macker, lui, dès qu’il avait vu l’inspecteur enfermé chez lui, s’était donné de l’air et, sous prétexte d’aller voir si, dans les campements voisins, il ne rencontrerait pas quelque ami, il était parti pour rôder par là ; la vérité, c’est qu’il voulait savoir si, par hasard, il ne rencontrerait pas John Stuck dans ces parages.

La nuit précédente, tandis que Henry Kinburn et Jean de Brey causaient en toute sécurité, ils étaient loin de se douter que leur entretien avait un témoin qui, aplati contre le sol, l’oreille collée à la toile de la tente, n’avait pas perdu un mot de ce qu’ils avaient dit.

Or, ce témoin n’était autre que l’Irlandais : assez surpris de la rencontre des deux amis, et quelque peu étonné surtout de voir l’inspecteur aussi intimement lié avec un gentleman d’allures aussi accomplies que l’officier commandant ce détachement de police montée, il avait jugé, sinon nécessaire, du moins intéressant de savoir à quoi s’en tenir sur la nature des relations qui existaient entre ces deux hommes.

C’est pourquoi il s’était glissé hors du chariot, sitôt ses compagnons endormis, et était venu s’embusquer en un endroit où, perdu dans l’ombre, il fut certain de n’être pas dérangé : on juge si ce qu’il avait entendu l’avait stupéfait et surtout réjoui : comment ! ces gens-là connaissaient John Stuck, Guillaume Brey ! et non seulement ils les connaissaient, mais encore ils les avaient comme adversaires !

Cela étant, peut-être y aurait-il moyen de s’entendre, et c’est pourquoi il s’était attendu à ce que l’inspecteur le questionnât sur les terrains aurifères de Ferme Élisabeth : du moment que dans l’opération du surlendemain il avait des intérêts personnels, la situation changeait.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.