Jim Chee T1 Le peuple des ténèbres by Tony Hillerman

Jim Chee T1 Le peuple des ténèbres by Tony Hillerman

Auteur:Tony Hillerman [Tony Hillerman]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Rivages/Noir
Publié: 2004-03-03T23:00:00+00:00


18

Colton Wolf avait rangé sa voiture dans l’obscurité à une cinquantaine de mètres de la plate-forme de chargement du linge et était allé en pousser la porte d’entrée. Elle n’était pas fermée à clef. Puis il avait fait le tour de l’hôpital, inspectant les parkings. Il n’avait pas découvert de voiture de police. Son plan était simple. Il allait utiliser l’entrée principale de l’hôpital. Il prendrait l’escalier jusqu’au service des traitements postopératoires, au quatrième étage, il trouverait la chambre 472 et tuerait le policier indien. Ce qu’il ferait ensuite dépendrait des circonstances… des complications éventuelles. Colton ne s’attendait pas à en rencontrer. Le policier indien dormirait du profond sommeil que les hôpitaux imposent à leurs patients. Il ne devrait présenter aucun problème. S’il y avait une infirmière de nuit, il l’éviterait s’il le pouvait et la tuerait silencieusement dans le cas contraire. Ensuite il redescendrait à pied, suivrait le couloir qui passait devant la morgue, sortirait sur la plate-forme de chargement et s’éloignerait au volant d’une Chevrolet ordinaire, un modèle datant de deux ans qui n’avait rien pour retenir l’attention. Il avait emprunté cette voiture sur le parking longue durée à tarif réduit de l’aéroport ; le ticket posé sur le tableau de bord de celle qu’il avait choisie indiquait qu’elle avait déjà passé la nuit sur place. On ne s’apercevrait peut-être pas de sa disparition avant des jours. Mais au cas où elle serait signalée, il s’était arrêté sur le parking d’une épicerie ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre et avait échangé les plaques contre celles d’un autre véhicule.

Il faisait froid. Il détestait le froid. Il se sentait exposé et vulnérable. Au-dessus de lui, tandis qu’il traversait le parking presque vide devant l’entrée, le ciel était un éblouissement d’étoiles inconnues. À la différence de la douceur et de la chaleur de l’obscurité protectrice qu’il avait connues au cours de son enfance californienne, la nuit ici était hostile. Il entendait le bruit léger que faisaient ses semelles de crêpe sur l’asphalte, le bruissement de ses jambes de pantalon l’une contre l’autre, étoffe contre étoffe. Derrière lui, un camion remonta Lomas Avenue. À part cela la nuit était silencieuse. Il referma ses doigts sur le pistolet au fond de la poche de sa blouse. C’était un contact ferme, rassurant. Une arme de qualité. Équipée d’un canon long. Peu pratique d’aspect mais efficace. Il l’avait fabriquée presque intégralement lui-même pour qu’elle réponde exactement à ses besoins. La crosse était en noyer rugueux afin d’éliminer les risques d’empreintes, et il en allait de même pour chacune des parties métalliques. Le canon était fileté à chaque extrémité de telle sorte qu’un demi-tour détachait le silencieux de la gueule et qu’un tour et demi séparait le canon de la chambre. Seul le canon (avec les lignes balistiques révélatrices qu’il laissait sur la balle fatale) pouvait le compromettre directement. Moins de quelques minutes après avoir rempli son office, il s’en débarrassait et en vissait un autre à sa place, preuve apparente que le pistolet qu’il avait sur lui n’avait pas servi.



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