Glissement de temps sur Mars by Philip K. Dick

Glissement de temps sur Mars by Philip K. Dick

Auteur:Philip K. Dick [Dick, Philip K.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: non lu, Science Fiction
Éditeur: Robert Laffont
Publié: 1981-01-01T00:00:00+00:00


Une fois dans la région Henry Wallace, Jack posa l’hélico et descendit sur le sol sec et rocailleux, en compagnie de son père et de Manfred. Ce dernier reçut des crayons et du papier pour s’amuser tandis que les deux hommes se mettaient à la recherche d’un endroit satisfaisant pour planter le jalon.

Ils trouvèrent un plateau peu élevé, qui convenait, et ce fut surtout Jack qui se chargea d’installer le repère ; son père se promenait ici et là pour examiner les plantes et les formations rocheuses d’un air impatient et visiblement irrité. Il ne paraissait pas se plaire dans cette région inhabitée – cependant, il n’en parla pas ; il nota poliment la présence d’un terrain fossilifère que Jack lui fit remarquer.

Ils prirent des photographies du repère et de la zone environnante puis, leur travail accompli, retournèrent vers l’hélico. Manfred était assis sur le sol, très occupé à crayonner. Jack constata que l’état désolé du paysage ne semblait pas déranger l’enfant. Celui-ci, enfermé dans son monde intérieur, dessinait en ignorant les deux hommes ; il relevait les yeux de temps en temps, mais pas pour les regarder. Son regard était vide.

Qu’est-ce qu’il dessine ? se demanda Jack, et il vint se placer derrière le garçon.

Manfred, qui relevait parfois la tête pour fixer ses yeux éteints sur le paysage environnant, avait griffonné de grands bâtiments plats.

— Regarde ça, papa, dit Jack en faisant un effort pour conserver une voix calme et ferme.

Debout derrière le garçon, les deux hommes le regardèrent dessiner, regardèrent les bâtiments qui devenaient de plus en plus distincts sur le papier.

Eh bien, il n’y a pas d’erreur possible, pensa Jack. Manfred dessine les constructions qui s’élèveront ici. Il reproduit le paysage à venir, et non celui que nous pouvons observer.

— Je me demande s’il a vu la photo que je t’ai montrée, dit Léo. Celle qui représentait les maquettes.

— Peut-être, répondit Jack.

Ce serait une explication ; le garçon avait compris leur conversation, avait regardé les papiers, et son inspiration provenait de là. Mais la photo montrait les bâtiments vus du dessus ; et la perspective était différente sur la feuille. L’enfant avait crayonné les immeubles tels qu’ils pourraient apparaître à un observateur situé au niveau du sol. Tels qu’ils pourraient apparaître, réalisa Jack, à une personne assise juste à l’endroit où nous nous trouvons.

— Je ne serais pas surpris qu’il y ait du vrai dans cette théorie sur le temps, dit Léo. (Il jeta un coup d’œil à sa montre.) À propos de temps, je crois que…

— Oui, nous allons rentrer, acquiesça Jack d’un ton pensif.

Il avait remarqué autre chose dans le dessin du garçon. Il se demanda si son père l’avait vu. Les constructions, les énormes bâtiments coopératifs esquissés par l’enfant, se développaient devant leurs yeux d’une manière inquiétante. Et tandis qu’ils observaient, quelques touches finales assombrirent le visage de Léo ; il poussa un grognement et regarda son fils.

Il s’agissait de vieux bâtiments, qui croulaient sous le poids des ans. De grandes lézardes s’élevaient de leurs fondations.



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