Bûcher des sorcières (Le) by Gabaldon Diana

Bûcher des sorcières (Le) by Gabaldon Diana

Auteur:Gabaldon, Diana [Gabaldon, Diana]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Américaine
Éditeur: Alaouet - Gigatribe (Kezacoco - TAZ)
Publié: 2011-12-03T03:19:00+00:00


32. Un travail épuisant

Quelques jours plus tard, au coucher du soleil, je travaillais sur la colline à déterrer des bulbes de corydalis. Entendant un bruit de pas, je me retournai, pensant voir Jenny ou Mme Crook venues m'annoncer que le dîner était prêt. C'était Jamie, les cheveux mouillés par ses ablutions du soir. Il vint s'asseoir près de moi et nous regardâmes ensemble le soleil se coucher derrière les sapins, nimbant le paysage d'or et de pourpre. Il commençait à faire sombre et j'entendis Jenny nous appeler de la maison.

— Rentrons, proposai-je à contrecœur.

— Mmm... fit Jamie sans bouger d'un pouce.

Il avait le regard fixé au loin, comme s'il voulait enregistrer chaque détail du paysage dans sa mémoire.

— Que se passe-t-il ? Nous allons devoir partir bientôt, c'est ça ?

Mon cœur se serra à l'idée de quitter Lallybroch, mais il était trop dangereux de nous attarder plus longtemps. Les dragons anglais pouvaient revenir d'un jour à l'autre, avec des conséquences désastreuses.

— Mouais, demain ou après-demain au plus tard, il y a des Anglais à Knockchoilum. C'est à une trentaine de kilomètres d'ici, mais à deux jours de cheval seulement par beau temps.

Je me levai péniblement, mais Jamie me retint par la main. Sa peau sentait bon le soleil. Il avait passé toute la semaine à aider aux récoltes. C'était un travail éreintant et Ian et lui avaient souvent du mal à garder les yeux ouverts pendant le dîner. Un soir, en revenant de la cuisine avec le dessert, je les avais trouvés tous les deux profondément endormis, Jenny riant doucement devant les vestiges du repas. Ian était affalé sur sa chaise, le menton écrasé contre son torse, respirant profondément. Jamie, lui, était à moitié couché sur la table, la tête sur ses bras croisés, ronflant paisiblement entre la carafe de vin et le moulin à poivre.

Jenny me prit le plat des mains et nous servit toutes les deux.

— Ils bâillaient tellement que je me suis demandé ce qui arriverait si je me taisais quelques minutes, expliqua-t-elle. Alors je me suis tue, et deux minutes plus tard il n'y avait plus personne.

Elle lissa tendrement les cheveux de Ian.

— C’est pour ça qu'il y a peu de bébés qui naissent l'été, poursuivit-elle avec un clin d'œil. En novembre, les hommes ne restent pas éveillés assez longtemps le soir pour en faire à leur femme.

Je me mis à rire. Jamie remua à mes côtés et je posai une main sur sa nuque pour l'apaiser. Ses lèvres esquissèrent un doux sourire rêveur.

— C’est drôle, me confia Jenny. Je ne l'ai pas vu faire ça depuis qu'il était tout petit.

— Faire quoi ?

— Sourire dans son sommeil. Quand il était enfant, il souriait toujours en dormant. Parfois, maman et moi, on se relayait auprès de son berceau pour lui caresser la tête et voir si ça le faisait sourire. Ça ne ratait jamais.

Nous restâmes un moment à le regarder.

— Je me demande ce qui le fait sourire comme ça, dis-je enfin en l'observant avec fascination.

— Je suppose que c'est parce qu'il est heureux.



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