138 Coplan a le dernier mot (1973) by Paul Kenny

138 Coplan a le dernier mot (1973) by Paul Kenny

Auteur:Paul Kenny [Paul Kenny]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


D’emblée, Francis constata que le 210 était fermé. Volets clos, rideaux tirés, terrasse vide. C’était le seul qui ne fût pas occupé en ce début d’août, point culminant de la saison.

En bon naturiste, Coplan commença par se dévêtir. Puis, enfin à l’aise, il se planta sur la terrasse de sa nouvelle demeure et il exécuta pendant quelques minutes des exercices respiratoires. L’air de Montalivet, ce mélange subtil d’air marin, d’odeur de pins, de senteurs de sable et de terre, est un élixir de santé qui défie toute comparaison.

Ensuite, tout en procédant à son installation, il se fixa mentalement un petit programme. Puisque le destin et le service étaient tombés d’accord pour l’envoyer dans cet éden, il avait bien l’intention d’en profiter.

Vers 17 heures, il partit à la plage et il retrouva avec plaisir les joies mouvementées de l’Atlantique. Car l’Océan, à Montalivet, à cause de la barre violente qui crée des vagues de trois ou quatre mètres de hauteur, n’est pas un lac !

Il se sécha au soleil.

Il y avait beaucoup de monde, comme on pouvait s’y attendre. Le centre devait marcher à bureau fermé, ce qui signifiait qu’il y avait au moins dix mille personnes dans le domaine. Et, comme toujours, des naturistes venus de tous les pays occidentaux. Les Allemands dominaient largement. Sportifs, blonds, décontractés, ils étaient chez eux. Il y avait aussi les Belges, les Hollandais, les Anglais, les Américains et quelques Scandinaves.

Les enfants étaient innombrables. Nus, joyeux, dorés, ils étaient beaux à regarder.

Si le Vieux avait pu contempler ce spectacle ses préjugés auraient fondu comme neige au soleil Ces hommes et ces femmes, jeunes et vieux, parés de leur seule nudité, formaient une vision pleine de candeur, d’innocence, de chasteté, de modestie. Car il faut être modeste pour renoncer aux artifices du vêtement, de l’élégance, de la coquetterie, et se fondre dans le creuset anonyme de la création telle qu’elle naît dans la main du Créateur.

A 19 heures, Francis alla au centre commercial et il s’acheta deux plats cuisinés, un gâteau, des fruits, de l’eau minérale. Après le dîner, il fit une ultime promenade jusqu’au cinéma en plein air - un forum plaisamment dénommé OBOULABA, ce qui voulait dire : au bout là-bas - puis il regagna son bungalow et il se coucha.

Cependant, il ne s’endormit pas tout de suite. Le souvenir de Kalters hantait son esprit. A quoi pensait-il, ce malheureux confrère, dans sa prison norvégienne ? A son bungalow, peut-être bien ? Captif derrière ses barreaux comme un oiseau enfermé dans une cage, il devait éprouver une nostalgie déchirante à l’idée des heures de bonheur qu’il aurait pu savourer si le sort ne lui avait pas été contraire.

Quiconque a connu les jours sombres d’une prison sait que cette épreuve pèse doublement quand le soleil d’été fait resplendir la nature. La liberté est si belle quand le ciel est bleu !

Plus prosaïquement, Francis ruminait quelques questions qui avaient un rapport direct avec sa mission. Kalters était-il un véritable naturiste, sincèrement épris de vie saine, de



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