11 Eudes by Les Rois de France

11 Eudes by Les Rois de France

Auteur:Les Rois de France [France, Les Rois de]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Pygmalion
Publié: 2011-12-31T23:00:00+00:00


TROISIÈME PARTIE

LE ROI VICTORIEUX

(887-893)

I

LE SACRE

Avant de quitter Paris, Charles le Gros avait posé deux derniers actes d'autorité monarchique : il avait d'abord présidé à l'élection du successeur de Gozlin à l'évêché de Paris, non sans peser, probablement, sur le choix. Le nom qui sortit de l'urne fut celui d'Anschéric, frère du comte de Meaux Theutbert. C'était, au témoignage d'Abbon, un clerc « noble et généreux, modèle de toutes les vertus ». Ensuite, il tint à confirmer le comte Eudes dans ses titres et ses prérogatives, et le reconnut successeur et héritier du duc Hugues l'Abbé dans toutes ses possessions et dignités.

Cependant, la trahison de l'empereur, sous les formes successives d'inaction, d'hésitation et de traités à bon marché avec l'envahisseur, avait suscité dans la noblesse militaire un mécontentement proche de la révolte. Les seigneurs du Nord décidèrent de lui demander des comptes sur sa conduite. Charles accepta de réunir une diète à Tribur, près de Mayence. Là, les choses allèrent plus vite et plus fort que prévu. L'empereur supposait qu'il lui serait facile de se justifier et d'apaiser le courroux de ses vassaux. Mais la discussion qui éclata devint de plus en plus orageuse. Les seigneurs, à l'unanimité, signifièrent à Charles le Gros qu'il n'était plus digne de régner, et qu'ils réclamaient sa démission. Il dut s'incliner devant cette opposition implacable, mais tenta de sauver la face en déclarant qu'il abdiquait en offrant pour successeur à l'Empire son fils naturel Bernard.

Proposition très mal reçue. Les seigneurs, plus irrités encore, l'acculèrent à une abdication sans conditions, et l'exilèrent dans une île du lac de Constance, où il fut constitué prisonnier. Il ne le resta pas longtemps : ordre reçu d'en haut ou initiative personnelle, quelques leudes se chargèrent de l'étrangler. Cependant, l'assemblée ne voulut pas se séparer avant d'avoir élu un successeur à l'Empire ; le choix se porta sur un autre bâtard, le duc Arnulf de Carinthie, fils du roi Carloman de Bavière, qui se trouvait être ainsi un neveu de Charles le Gros. L'Empire restait entre les mains d'un Carolingien ; ou du moins, pour l'instant, la couronne de Germanie, car l'élection n'avait pas été reconnue par le pape.

Or, Charles le Gros n'était pas seulement empereur d'Occident, il était aussi roi de France. Titre non reconnu unanimement : les partisans du petit Charles le Simple, dernier fils de Louis le Bègue, et frère du défunt roi Carloman, affirmaient que le Gros avait été élu non pas roi de France, mais régent en attendant la majorité du jeune Charles, alors âgé de huit ans.

Ces indécisions suscitèrent un usurpateur dans la personne de Gui (Wido), duc de Spolète et favori du pape Étienne VI ; il était en outre le neveu de Foulques, archevêque de Reims. Se prévalant de ces deux protecteurs, il traversa la France avec une troupe armée, et alla se faire sacrer roi par Geilon, évêque de Langres. Il est vrai que Gui, prétendant ne pas remplir d'autre rôle que celui qu'avait joué Charles le Gros, affirmait qu'il s'engageait à ne rester roi que jusqu'à la majorité de Charles le Simple.



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