103 Jouez serré, M. Coplan (1968) by Paul Kenny

103 Jouez serré, M. Coplan (1968) by Paul Kenny

Auteur:Paul Kenny [Paul Kenny]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


CHAPITRE IX

En nage, Francis tourna la tête dans tous les sens pour se convaincre qu’aucun témoin n’avait assisté à cette double liquidation. Mais quel touriste aurait eu l’idée de monter là-haut de si bonne heure pour s’arrêter à la Casa dei Mulini qui ne s’ouvrait aux visiteurs qu’à partir de neuf heures ?

S’appuyant des deux mains à la balustrade de pierre, il plongea un regard inquisiteur vers le bas, afin de voir si des arbustes ou des ronces n’avaient pas retenu les deux corps lors de leur chute.

Il n’aperçut que la tache de couleur de la robe de la femme, minuscule, contre un roc émergeant, entouré d’eau. Cependant, des gens qui se promenaient sur la colline, à droite, auraient pu remarquer de loin l’effroyable dégringolade du couple...

Coplan quitta le belvédère exactement comme s’il ne s’y était attardé que pour jouir d’une vision enchanteresse. Mais, dès qu’il eut enfilé une des ruelles, il accéléra le pas. La déclivité du sol l’y incitait d’ailleurs autant que son désir de s’éloigner au plus vite du lieu de l’algarade.

Choisissant à chaque croisement la venelle qui avait la plus forte pente, il ne tarda pas à se retrouver au niveau du boulevard qu’il avait emprunté trois quarts d’heure auparavant.

Une crispation interne au creux de l’épigastre le poussa à entrer dans un bar. Il y avala un verre de bière et alluma une cigarette avant de poursuivre son chemin.

Il rentra à l’hôtel à neuf heures et demie, connut un début de détente lorsqu’il se fut enfermé dans sa chambre. D’emblée, il examina les papiers d’identité qu’il avait retirés du sac de la fille.

Un des passeports était belge, l’autre... libanais.

Tous deux portaient le tampon d’entrée de l’aéroport de Rome, Léonardo de Vinci, daté de la veille. Francis referma les carnets, les tapota dans la paume de sa main, les yeux rêveurs.

C’était le moment ou jamais de rétablir la liaison avec le « Goéland »... Il ôta de sa poche intérieure gauche un transistor ayant l’aspect d’un étui à cigarettes en cuir, l’ouvrit pour étirer une antennes télescopique longue de cinquante centimètres, puis il actionna le contact d’allumage et alla se poster devant la porte-fenêtre large ouverte.

Du navire, on répondit à son premier appel, mais l’homme à l’écoute n’était pas Tourain. A la demande de Coplan, il dit qu’il allait chercher le commissaire.

La voix de ce dernier retentit bientôt dans le petit haut-parleur du walkie-talkie.

- Bonjour, Tourain, prononça Francis mezzo voce. J’ai un certain nombre d’informations à vous communiquer. Avez-vous sous la main de quoi écrire ?

- Deux secondes, je vous prie...

Après un temps :

- Allez-y, je vous écoute.

- Bon... Premier point : le chalutier se nomme « Fatima » et il a comme port d’attache Tripoli. Des plaques amovibles, à l’arrière, lui permettent de modifier ses marques d’identification quand il est à la mer ; mais, pour son escale ici, il a été contraint de reprendre la désignation véritable qui figure sur ses documents de bord. Signalez la chose au radio, de telle sorte qu’il puisse découvrir l’indicatif réel de ce bateau dans sa nomenclature.



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