073 Stoppez Coplan (1963) by Paul Kenny

073 Stoppez Coplan (1963) by Paul Kenny

Auteur:Paul Kenny [Paul Kenny]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Dans l’avion de la B.E.A. qui, après une correspondance à Naples, allait bientôt les faire atterrir à Malte, Shimon remarqua :

- Il est réconfortant de songer que tous nos déplacements sont payés par les fonds du service secret égyptien... Sur ce chapitre Bechor Hargaz est un peu radin, croyez-moi.

- Il n’est pas le seul, émit Coplan, un demi-sourire sur les lèvres. Nous avons souvent carte blanche, mais jamais sur les frais.

Ils auraient longuement épilogué là-dessus si le voyant rouge, en s’allumant, ne les avait priés d’accrocher leur ceinture.

L’avion se posa sur la piste de l’aéroport de Luqua, au cœur de l’île qui, depuis la chute de Napoléon, est une position-clé de la flotte britannique de Méditerranée.

La présence anglaise avait profondément marqué de son empreinte cette minuscule possession, cela se notait du premier coup d’œil. Les passagers auraient ressenti une impression très voisine s’ils avaient débarqué à London Airport : l’allure des constructions, les uniformes, les affiches et écriteaux publicitaires étaient exactement pareils. Les formalités aussi ; elles étaient accomplies avec la même courtoisie, froide et détachée, par les inspecteurs ou par les douaniers.

Un bus à impériale conduisit Coplan et Shimon à La Valette, où ils s’assurèrent la location de chambres dans deux hôtels distincts, comme ils le faisaient d’habitude.

Dans cette agglomération d’une vingtaine de milliers d’habitants, trois quarts des activités gravitaient autour du trafic maritime, des chantiers de réparation et du port de guerre.

En dehors de cinq artères principales, elle comportait de petites rues étroites, qui, toutes, débouchaient sur le golfe, car la localité s’étalait sur un long promontoire.

Le soir-même, Coplan se fit conduire en taxi à Carnell Street. Chemin faisant, il s’aperçut que le véhicule l’emmenait dans la banlieue sud, où des cottages espacés succédaient aux rangées continues de maisons.

La voiture s’arrêta devant une demeure dont l’architecture était plus méditerranéenne qu’anglaise : massive, sans étage, dotée de fenêtres en ogive, elle rappelait plutôt le mas provençal. De la lumière filtrait aux persiennes.

Coplan sonna. Une lampe s’alluma sur la façade, puis un guichet s’ouvrit dans la porte. Un œil suspicieux se fixa sur l’arrivant. Une voix posa une question en une langue inintelligible, qui devait être du maltais.

- I want to see Mister Cordina, risqua Francis. I'm sent by Mr Hartung, from Beyrouth (Je désire voir M. Cordina. Je suis envoyé par M. Hartung, de Beyrouth)

L’œil disparut, quelques secondes s’écoulèrent. Enfin, un verrou fut actionné et le battant s’écarta.

- Come in, invita un homme de petite taille mais large de carrure, aux cheveux très grisonnants, de type nettement latin.

Il était en bras de chemise, son col s’ouvrait généreusement sur une poitrine velue, son pantalon était mal retenu par une vieille ceinture de cuir.

Coplan pénétra dans la maison.

- Qui êtes-vous ? s’enquit le Maltais, assez bourru.

- Je m’appelle Cadouin. Êtes-vous M. Cordina ?

L’autre secoua négativement la tête. Il marcha vers une porte, qu’il repoussa en faisant un signe au visiteur.

La pièce était beaucoup plus confortable que l’entrée ne le laissait présager. Deux fauteuils à oreillettes étaient placés devant un âtre, et ils étaient séparés par une table basse en acajou.



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