036 - Entre la vie et la morgue (1959) by San-Antonio

036 - Entre la vie et la morgue (1959) by San-Antonio

Auteur:San-Antonio [San-Antonio]
La langue: fra
Format: epub
Tags: San-A
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Mais le chien dément cette supposition en se lançant contre les portes arrière du véhicule. Il gratte la tôle furieusement. Maintenant il n’aboie plus, il pousse de sourds grognements furax.

lachev s’approche.

— Qu’est-ce que tu as, Crift ? murmure-t-il.

Il avance la main. Je comprends qu’il saisit la poignée d’ouverture. Un fier culot, le zig !

— Vous permettez ! fait-il par-dessus son épaule aux deux honnêtes employés de l’E.D.F.

Et il ouvre. On se trouve nez à nez. Quelle maîtrise, madame Durand !

Au lieu de pousser une exclamation genre « Ciel ! mon mari » ou « Qui vois-je ici paraître ? », lachev se jette en arrière, en repoussant violemment la porte. Il m’a reconnu illico et sa décision n’a pas demandé un centième de seconde pour se préciser dans sa tête blonde.

Je flanque un coup de savate dans le panneau. Au moment où se rabat la porte un long coup de sifflet retentit. Je saute de la tire et je constate qu’Lachev a un sifflet entre les dents. Il donne l’alarme. Chez lui, décidément, c’est une seconde nature. En moins de temps qu’il n’en faut à une commission de sénateurs pour s’endormir, je suis sur lui et il prend mon kilo de phalanges à la mâchoire. Son sifflet va valdinguer. Béru et Pinaud qui descendent de bagnole se précipitent.

— Maîtrisez-le ! leur crié-je.

Toujours galopant, je biche mon Eurêka et je fais signe à Badin et Carburo de me suivre à l’attaque de la casba. Nous entrons.

J’entends claquer une porte, tourner une clé. C'est au fond du couloir. La maison comporte une seconde issue : celle-ci doit donner sur une ruelle, derrière les bâtiments. Effectivement, un moteur puissant se met à ronfler. Comprenant que nous n’avons pas le temps d’enfoncer la lourde, je brame à mes boy-scouts de rabattre sur l’avenue.

Béru vient de passer le cabriolet grand sport à lachev et Pinaud a flingué le boxer qui lui voulait du bien.

— En voiture, fissa ! lancé-je.

C’est de la haute voltige. Tout le monde grimpe, à l’exception du père Pinaud qui s’est pris les lattes dans le câble électrique. Je suis au volant, cette fois, et je vous prie de croire que les boudins de la charrette fument un peu.

Je cramponne la première rue à droite, la première encore... Effectivement une voie paisible longe l’arrière de la propriété. Plus rien à l’horizon. Je bombe ; on débouche sur une artère plus passante. Je freine à mort devant un gosse médusé qui joue à la marelle. Il reste debout sur une patte comme un échassier.

— Tu viens pas de voir passer une bagnole, môme ?

— Si, m’sieur.

— C’était quoi comme voiture ?

Je bous, en songeant que pendant ce temps la tire des autres bouffe du kilomètre.

— J’sais pas, répond le lardon.

C’est rare ! D’ordinaire tous les chiares à notre époque, dès qu’ils ont mis leur première dent, connaissent les multiples marques d’autos. C’est un vice des temps.

— Elle était de quelle couleur ?

— Noire !

Complètement zizi. C’est bien ma chance, il faut que l’unique



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