Une étude en noir by William Irish

Une étude en noir by William Irish

Auteur:William Irish [Irish, William]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 2258022541
Éditeur: Presses de la Cité


À sa surprise, elle vit Smitts lui adresser un regard de dissuasion. Il se tourna vers elle et dit :

— Je vais vous raccompagner, si vous voulez bien m’attendre deux minutes, près du bureau du sergent. Je termine mon service à minuit.

Elle aurait préféré que cette offre vienne de l’autre policier, mais la chaleur de la bataille s’était calmée maintenant et avec elle ses griefs. Elle était même trop épuisée pour éprouver une aversion bien vive à son égard.

Elle s’installa sur un banc, tandis que le sergent la regardait avec curiosité, avant de se replonger dans ses papiers.

Les deux minutes devinrent dix, quinze, vingt. Sa colère commença à renaître. Elle s’agita sur son siège, sans oser en bouger. Elle continuait à espérer qu’elle pourrait tirer quelques renseignements à Smitts et apprendre dans quelle situation elle se trouvait vraiment. « Miss Chalmers peut rentrer chez elle, dès qu’elle le désirera » était une expression trop vague. Était-elle ou non hors de cause ?

Lorsqu’il se présenta, enfin, à minuit vingt-cinq, il mit un point final à une situation déjà mauvaise en s’exclamant :

— Je vous avais complètement oubliée.

— C’est évident, dit-elle, avec froideur.

Ils montèrent dans la même voiture qui les avait amenés et elle put vérifier tout à loisir qu’elle ne portait aucune marque distinctive de véhicule de police.

— Le capitaine nous a réunis pour un briefing de dernière minute, expliqua-t-il, en mettant la voiture en marche.

Elle se demanda si elle était concernée et si elle devait lui poser la question, et, en fin de compte, préféra se taire.

Lorsqu’ils arrivèrent devant l’hôtel, il descendit, ferma la portière et fit le tour de la voiture pour l’aider à descendre. Avant qu’elle ne se fût avisée de la manœuvre, ils étaient tous deux hors de la voiture, sur le bord du trottoir.

— Puis-je monter une minute ? demanda-t-il.

Elle se retourna vers lui avec brusquerie :

— Ne croyez-vous pas que j’en ai assez supporté pour un seul jour ? Ne pensez-vous pas que je puisse être fatiguée ? Le capitaine n’a-t-il pas donné des instructions pour que je puisse rentrer chez moi ?

— Vous êtes chez vous.

— Oui, mais je souhaite y être seule… sans surveillance.

— Je ne suis plus de service.

— Vous n’êtes jamais hors service, et je parie que vous poursuivez les gens même dans votre sommeil.

— Je ne resterai qu’une minute. Je vous ai ramenée chez vous. Ne voulez-vous pas m’offrir une tasse de café en récompense ?

— Bon, très bien, montez, dit-elle, de guerre lasse.

Une fois dans sa chambre, elle brancha la cafetière électrique et revint pour se laisser tomber sur le divan, avec une expression de complet épuisement, sans même retirer son manteau.

— Il n’est pas étonnant que les gens s’effondrent, après un pareil traitement. Je veux dire les coupables.

Il se détourna de la fenêtre et vint s’asseoir près d’elle, sans y avoir été invité.

— Voulez-vous savoir quelque chose ? Les innocents s’effondrent plus vite que les coupables. Ils n’ont pas la nécessité impérieuse de s’en tenir à leurs mensonges.

—



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