Un secret trop précieux by Dariot Valérie & Nora Roberts

Auteur:Dariot Valérie & Nora Roberts
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance
Éditeur: J’ai LU
Publié: 2022-05-04T12:19:29+00:00

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La demeure de Finley était un musée dédié à ses ambitions. Construite sur les hauteurs de Los Angeles, elle avait appartenu à l’origine à un réalisateur de films d’action que sa passion pour cette grande bâtisse avait rapidement ruiné. Finley avait profité d’un marché immobilier morose pour s’en rendre acquéreur. Ses premiers investissements avaient consisté à faire installer un système de sécurité très perfectionné, une piscine couverte pour les rares jours de pluie et un grand mur qui entourait la propriété comme les douves un château fort.

Finley était un voyeur qui n’aimait pas être espionné.

Au troisième étage, il avait fait équiper la salle de projection du précédent propriétaire de plusieurs écrans de télévision et d’un télescope. C’est dans cette pièce qu’il aimait à regarder des films vidéo dont il était le seul et unique protagoniste.

Il avait fait appel aux meilleurs décorateurs. Trois entrepreneurs s’étaient succédé durant les dix mois qu’il lui avait fallu pour aménager la maison à son goût. Dans toutes les pièces, murs, plafonds et sols étaient d’un blanc immaculé, les seules couleurs étant celles de ses petits trésors : sculptures, tableaux et objets de toutes sortes qu’il avait amassés au cours des ans. Chaque table, chaque étagère, chaque niche portait un chef-d’œuvre qu’il avait longuement convoité.

Dans sa chambre à coucher, les étagères de sa penderie croulaient sous les piles de soie, de cachemire et de lin. Cinquante paires de souliers de cuir impeccablement cirés étaient alignées sur une étagère de verre. Ses cravates étaient rangées selon leur couleur, de la plus foncée à la plus claire. Il ne possédait aucun vêtement décontracté, à l’exception d’une paire de chaussures de sport qu’il utilisait pour s’entraîner et que le maître d’hôtel était tenu de remplacer toutes les deux semaines.

Des toiles de maîtres ornaient les murs tapissés de soie blanche, mises en valeur par des meubles de style, dont un bureau Louis XIV. Mais, par-dessus tout, il tirait fierté d’un immense lit à baldaquin en chêne massif fabriqué au XVIe siècle par Vredeman de Vries sur les colonnes duquel étaient sculptés des chérubins et des cornes d’abondance. Dans sa vanité, il avait été tenté, pendant un temps, de faire installer un grand miroir dans le ciel du lit, mais avait fini par renoncer à ce projet. Au lieu de cela, il avait fait dissimuler dans le linteau, une caméra vidéo qu’il pouvait mettre en marche grâce à un bouton caché dans la table de nuit.

Dans la cuisine, on s’affairait pour le déjeuner. Finley observait, sur l’un de ses écrans, le cuisinier et son aide s’activer dans la pièce décorée d’acier chromé. Il regarda ensuite l’image que lui renvoyait la caméra dissimulée dans le boudoir et aperçut un DiCarlo nerveux qui buvait un verre de gin du bout des lèvres en ajustant de temps à autre sa cravate.

Cette anxiété remplissait d’aise Finley qui détestait que ses subordonnés eussent trop confiance en eux.

Il n’était plus nécessaire de maintenir la pression sur DiCarlo désormais. Après tout, il lui rapportait ses précieux objets avec deux jours d’avance.

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