Un jour, tu paieras… by Rostagnat Pétronille

Auteur:Rostagnat, Pétronille [Rostagnat, Pétronille]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
Éditeur: Marabout
Publié: 2019-12-08T09:15:38+00:00

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Une heure passa avant que le juge donne son consentement pour rejouer le double meurtre. Briefer les acteurs sur ce que l’on attendait d’eux, sans violer le secret de l’instruction, avait été laborieux. Les policiers eurent l’autorisation de sortir le matériel nécessaire à la bonne reconstitution des faits. Un revolver factice fut remis à l’un des acteurs. Un policier eut la charge d’un véritable revolver, identique à celui retrouvé dans les mains de Mathieu. Cette arme servirait à vérifier la version du palefrenier, qui avait entendu deux coups de feu depuis les écuries. Pauline eut l’impression d’assister à un tournage de film. Dans le rôle du réalisateur, le juge d’instruction lut la déposition du mis en cause en dirigeant les acteurs. La police scientifique prit des photos et filma la scène. Les policiers en charge de l’enquête restèrent à l’écart.

La première étape concernait l’altercation entre Thibault et Maxence. Deux hommes, aux corpulences similaires à celles des victimes, mimèrent une dispute. Plus loin, une équipe suivait le parcours de Mathieu. Ce dernier avait expliqué qu’il avait entendu des voix lorsqu’il était passé près du potager. À l’aide de talkies-walkies, les deux groupes se coordonnaient pour suivre la progression du scénario donné par le prévenu. Ce premier tableau fini, on passa au double meurtre. Le médecin légiste intervint. Il donna ses instructions à l’acteur jouant le quatrième homme supposé dans cette scène : le meurtrier. L’angle de tir, le nombre de coups de feu tirés, la position du bras, rien ne fut laissé au hasard. On filma de nouveau et le juge dicta des mots à la greffière. Puis le moment fatidique arriva… l’émission des deux coups de feu. L’idée était de tirer deux balles à blanc pour valider les témoignages de Mathieu et du palefrenier. Le juge désirait confirmer la portance des détonations et le timing des événements qui en avaient découlés. Mathieu affirmait avoir entendu les coups de feu lorsqu’il se trouvait à mi-chemin entre le potager et la maison de chasse. Il s’était alors précipité vers le lieu d’où les détonations provenaient. Arrivé sur place, il avait découvert les corps. Il avait cherché un pouls sur chacun d’eux, pour finir par s’emparer du revolver qui traînait à côté du corps de Maxence. Le juge voulait tester la fiabilité de ses dires. Mathieu avait-il réellement eu le temps d’exécuter tous ces gestes avant l’arrivée du palefrenier ? Il était important de vérifier si cet individu pouvait entendre le bruit des détonations depuis les écuries et chronométrer le temps qu’il lui avait fallu pour atteindre la scène de crime. La tension était palpable. La coordination des deux équipes était primordiale. Quand tout fut en place, le juge cria « Action ». Deux coups de revolver tirés à blanc retentirent. Mathieu courait vers la maison de chasse, entouré par deux policiers de la PJ, quand un troisième coup de feu déchira les airs.

Un cri résonna dans les jardins. Impuissants, les deux officiers de police virent Mathieu s’effondrer…

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